Déclaration au Comité Technique Académique de Paris

Le Sgen-CFDT Paris était présent au dernier CTA qui s'est tenu le mardi 13 octobre.

En dépit de la crise sanitaire, le Sgen-CFDT Paris souhaite d’abord se réjouir que la rentrée se soit tenue en présentiel. Le confinement avait accentué les difficultés scolaires des élèves issues des classes sociales les plus défavorisées. Pour nous, le télétravail est peu compatible avec un enseignement de qualité. Pour autant, la gestion de la pandémie de Covid-19 fait ressortir de nombreuses inquiétudes. Dans le journal Le Monde daté du 26 septembre nous pouvons lire que Santé publique France déclare qu’un tiers des clusters concernent les écoles et les universités. Face à cette réalité, nous souhaiterions que tous les établissements aient la même politique d’information des personnels sur les cas de Covid détectés chez les élèves ou parmi les personnels. Nous attendons des consignes claires et homogènes afin de maintenir la confiance des personnels. Sur le plan pratique, nous avions signalé à Madame la Secrétaire Générale académique, l’absence de masque transparent pour le dispositif ULIS «déficients auditifs» du collège Poquelin. A ce jour, nous n’avons obtenu aucune réponse et les masques ne sont toujours pas arrivés. Le problème concerne aussi les autres dispositifs ULIS qui attendent encore les protections renforcées et/ou spécifiques promises lors du CTA de septembre. Les AESH et enseignants coordonnateurs d’ULIS et D’UE sont très inquiets car particulièrement exposés.

D’autres situations nous préoccupent : la promiscuité dans les cantines, les internats, les salles des professeurs et les parties communes ; les difficultés de remplacement des personnels en septaine, le surcroit de travail engendré par les évolutions régulières du protocole, la fatigue des équipes qui s’épuisent à respecter et faire respecter le protocole, le cas spécifique des cours en atelier ou il faut tout désinfecter entre chaque classe, La gestion des vestiaires et des entraînements en éducation physique et sportive, la pénurie de gel et produits désinfectants signalés dans de nombreuses écoles primaires. Enfin, nous espérons qu’en termes de matériels et d’interfaces informatiques, le Rectorat aura pu anticiper un passage au niveau 2 ou 3 qui signifierait une reprise de l’enseignement à distance pour tous.

Sur le bilan de rentrée, le Sgen-CFDT Paris voudrait poser plusieurs questions et formuler quelques remarques :
– Où en sommes-nous du versement de la prime Covid pour les personnels concernés ?
– Qu’envisage le Rectorat pour remédier aux carences de réponses par téléphone ou courriel face aux sollicitations des personnels de l’académie ?
– Compte tenu de la pandémie, des moyens supplémentaires comme des primes sont-ils prévus
pour compenser la charge de travail considérable des personnels administratifs, des adjoints gestionnaires et des personnels de direction ?

Concernant la voie professionnelle, le Sgen-CFDT Paris souhaite faire part de la vive inquiétude des DDFTP, des coordonnateurs tertiaires et des enseignants sur le placement des élèves en Période de Formation en Milieu Professionnel. Compte tenu des mesures sanitaires, la plupart des entreprises refusent de prendre des élèves. Même celles qui s’étaient engagées à reprendre des jeunes refusent de signer des conventions faute de visibilité sur l’évolution de la pandémie ou parce que les tuteurs qui devaient les encadrer sont en télétravail, en arrêt maladie ou en septaine. Même si la « FAQ » publiée par la Direction de l’enseignement scolaire sur l’organisation des PFMP prévoit des aménagements, nous craignons qu’un grand nombre d’élèves n’atteignent pas les dix semaines de stage nécessaires pour valider leur baccalauréat professionnel. Ces difficultés sont particulièrement exacerbées pour les sections du domaine de l’hôtellerie, restauration et de l’accueil.

Nous souhaiterions aussi évoquer la situation des personnels du lycée Rabelais qui sont répartis sur 3 sites et doivent subir des conditions de travail dégradées : classes surchargées, temps de déplacement rallongé, manque de moyens en informatique pour la discipline SNT, absence de casier, emploi du temps ne facilitant pas le travail en équipe … Les collègues se demandent à quelle échéance raisonnable ils pourront réintégrer leur établissement, seul lycée implanté dans le 18ème arrondissement.

Dans le premier degré, le Sgen-CFDT Paris note qu’en dépit de la diminution des effectifs la dotation reste correcte pour permettre de maintenir les classes. Nous aurions néanmoins souhaité que le Rectorat anticipe davantage les problèmes de remplacement des professeurs consécutifs à la pandémie.

Concernant le point sur le bilan mobilité des postes du 1er et 2nd degré, le Sgen-CFDT Paris déplore les conséquences de la loi du 6 août 2019 sur la transformation de la Fonction Publique. Non seulement nous n’avons plus accès aux informations qui nous permettaient de vérifier l’équité des mutations intra académiques mais le Rectorat ne répond plus à aucune de nos demandes d’explications. Cette année, plusieurs erreurs dans le calcul des barèmes et dans les affectations nous ont été signalées. Les collègues concernés avaient formulé des demandes de recours administratifs dans les délais impartis. Ils avaient sollicité des rendez-vous en désignant un représentant syndical pour les assister. Ils n’ont obtenu aucune réponse. Cette situation est très préoccupante car ces erreurs portent le discrédit sur l’ensemble des opérations du mouvement. Le Sgen-CFDT Paris souhaiterait aussi attirer l’attention sur les affectations des TZR. Nous aimerions que les gestionnaires veillent à privilégier la continuité pédagogique lorsque cela est possible. Il est difficile à comprendre pour des collègues de n’être pas réaffectés sur le poste qu’ils occupaient et qu’ils demandaient alors que celui-ci n’était pas pourvu à la rentrée.

Plus globalement, le Sgen-CFDT Paris regrette que le taux de couverture des postes de 50.05% soit trop bas. Cette situation est inquiétante au regard du pourcentage très élevé d’heures supplémentaires dans la dotation globale horaire des établissements (jusqu’à 15,9% pour les lycées). Le nombre de postes restés vacants soulève aussi un autre problème : Le faible nombre de postes proposés par l’académie au mouvement inter académique. Cela débouche une sur utilisation des contractuels au détriment des titulaires. Pour rappel, l’an passé, le Sgen-CFDT Paris avait lancé une pétition pour demander une revalorisation significative de l’indemnité de résidence qui contribuerait à la fois à stabiliser les personnels et à rendre notre académie plus attractive.

Sur le troisième point à l’ordre du jour, nous sommes satisfaits des revalorisations indemnitaires de l’Indemnité Forfaitaire de Sujétion et d’Expertise (IFSE) et du Complément Indemnitaire Annuel (CIA). Les hausses proposées allant de + 16.50% à +61.37% en fonction des corps et des groupes prouvent à la fois une volonté d’harmoniser les régimes indemnitaires entre les différents Ministères et d’assurer la convergence régionale.

S’agissant maintenant du point sur les postes de personnels de direction, le Sgen-CFDT Paris souhaite que les EPLE de catégorie financière 2 soient dotés de deux personnels de direction. Compte tenu des difficultés rencontrées dans plusieurs lycées professionnels et collèges, nous trouverions opportun que des changements de catégorie soient opérés pour permettre une meilleure dotation en personnel d’encadrement. Enfin, nous voudrions aussi souligner que la création des PIALs en collège a considérablement augmenté la charge de travail des personnels de direction.

Pour finir, Le Sgen-CFDT Paris tient à remercier les collègues du Rectorat qui ont œuvré pour la préparation de ce CTA.

Le Sgen-CFDT Paris