Déclaration au Comité Technique Académique de Paris

Le Sgen-CFDT Paris était présent au dernier CTA qui s'est tenu le mardi 12 janvier.

Monsieur le Recteur, Monsieur le Directeur d’académie, Madame la Secrétaire Générale,

Cher·es collègue·s,

Avant d’évoquer les sujets à l’ordre du jour de ce CTA, nous souhaitons commencer par rappeler notre vive inquiétude concernant les 14 collègues du GRETA M2S qui n’ont toujours aucune perspective de reprise et ont été
licenciés. Pour rappel, après la dernière réunion du Comité de suivi présidé par Madame la DAFPIC le 17 décembre, les organisations syndicales présentes avaient voté à l’unanimité un voeu pour demander l’intervention de la direction académique afin que des solutions soient trouvées. Pour le Sgen-CFDT Paris, les collègues n’auraient pas dû subir les conséquences de la gestion catastrophique du Greta M2S alors même qu’ils avaient toujours pleinement assumé leurs missions. A situation exceptionnelle, nous demandons des moyens exceptionnels. Il doit y avoir une volonté politique claire et des décisions courageuses doivent être prises au plus haut niveau pour apporter des solutions. Nous souhaitons donc connaître les intentions de la Direction académique.

Concernant maintenant la préparation de la rentrée 2021, le Sgen-CFDT Paris souhaite faire part de ses craintes. Depuis le Comité technique ministériel de l’Education nationale du 16 décembre dernier, nous savons que le gouvernement veut supprimer des postes dans le second degré, mais attend davantage d’élèves (+43518 élèves). La « solution » à cette équation consiste donc à fermer des postes et faire faire davantage d’heures supplémentaires aux enseignant·e·s. Le Sgen-CFDT Paris est contre cette logique. Les conséquences sont délétères pour les conditions de travail des personnels et pour la qualité du système éducatif. Pour les enseignant·e·s, c’est une intensification du travail : plus de classes, plus d’heures de cours à effectuer et à préparer, plus d’élèves à suivre… Alors que nous constatons toutes et tous que la fatigue professionnelle est intense, ce choix politique va peser lourd sur les conditions de travail des enseignant·e·s dans les collèges et lycées. Ce choix est d’autant plus surprenant qu’il est en totale contradiction avec la volonté du ministre de valoriser et reconnaître le travail en équipe pluriprofessionnelle des enseignant·e·s. Plus les enseignants auront d’heures de cours à réaliser et moins ils seront disponibles pour ce travail collectif. C’est aussi le principe même de l’école inclusive, présentée comme une priorité nationale, qui risque d’être remis aussi en cause : la scolarisation inclusive des élèves à besoins éducatifs particuliers et les inclusions des élèves des dispositifs ULIS dans leur classe de référence vont se trouver compromises. Elles nécessitent en effet un travail partenarial, des temps de concertation réguliers pour des parcours individualisés.

La déclinaison académique de ces choix nous questionne d’autant plus que nous estimons que les dotations de nombreux lycées professionnels et lycées généraux et technologiques parisiens sont insuffisantes. En effet, beaucoup de ces établissements ont un profil proche de l’éducation prioritaire sans en avoir le classement et les moyens. L’étude du budget « grandes masses » second degré pour la rentrée scolaire 2021 fait apparaître une baisse des moyens alors même que les personnels devront poursuivre leurs efforts pour mettre en oeuvre les réformes et compenser les conditions de travail dues à la crise du Covid. Comment comprendre et accepter une prévision de baisse de 1.12% des dotations horaires et de 1.09% du budget des établissements scolaires alors que les effectifs devraient rester sensiblement identiques ? Comment accepter que le ratio H/E diminue ?
Pour revenir à la question de l’école inclusive, il nous apparaît que les efforts de revalorisation indiciaire des AESH (Accompagnant·e·s d’Elèves en Situation de Handicap), mutualisé·e·s ou en fonction collective sont insuffisants pour rendre le métier attractif à Paris où le coût de la vie et des logements est particulièrement élevé. Les AESH formé·e·s et compétent·e·s sont nombreux·ses à démissionner ou à vouloir le faire, en cas d’opportunités professionnelles plus lucratives, même s’ils et elles aiment leur métier dans lequel ils et elles trouvent du sens et de l’intérêt. Donner un réel statut de fonctionnaire aux AESH et les faire sortir de la précarité seraient sûrement un gain de qualité et d’efficacité pour l’école inclusive.

Nous aimerions finir cette déclaration sur la gestion de la crise sanitaire. Alors qu’il a appelé à l’auto-confinement des élèves à la veille des vacances de Noël, le Ministère de l’Education nationale semble nier la réalité épidémique à leur retour et maintient la rentrée telle quelle au 4 janvier au mépris des risques qu’il fait encourir aux enseignant·e·s et aux élèves. L’incohérence dans la gestion de la crise sanitaire continue ainsi de mettre les personnels sous tension et de susciter leur incompréhension et leur irritation. Le Sgen-CFDT Paris demande donc au Rectorat une stratégie et une politique plus rigoureuses pour faire face à l’épidémie. Elles consistent en des tests systématiques des personnels et des élèves et en l’organisation de la prise de température à l’entrée des établissements scolaires. Elles passent par l’élaboration d’un calendrier de vaccination des personnels des écoles et des EPLE juste après celle des personnels soignants ainsi que l’élaboration avec les collectivités locales d’une planification de travaux de rénovation des bâtiments scolaires. Il s’agirait de doter toutes les cantines de systèmes d’aération professionnels, de s’assurer que toutes les salles de classes peuvent réellement être ventilées et d’améliorer la disponibilité de sanitaires pour les élèves et les personnels.

Le Sgen-CFDT Paris vous remercie pour votre écoute et pour l’intérêt porté à ses interrogations
et revendications.