Déclaration au Comité Technique Académique de Paris

Le Sgen-CFDT Paris était présent au dernier CTA qui s'est tenu le mardi 25 mai.

 

         Le Sgen-CFDT Paris voudrait commencer sa déclaration liminaire en soulignant les écarts entre les annonces ministérielles et la réalité du terrain concernant à la fois la gestion de crise sanitaire et l’école qui devrait être « pleinement  inclusive » en 2022.

Si la vaccination est devenue accessible aux personnels enseignants via les Mairies des différents arrondissements de Paris, force est de constater des retards et des difficultés dans l’usage des autotests et des situations confuses concernant l’organisation en demi-jauges. De nombreuses fermetures de classe pour cas de Covid-19 empêchent les collègues de travailler avec leurs élèves de manière régulière et optimale et de les préparer correctement aux examens. De nombreux collègues n’ont pas pu non plus être remplacés et des cours n’ont pu être assurés. Cette situation impose cette année encore un contrôle continu de crise qui apparaît comme solution la moins pire et appelle à un aménagement de la délivrance du DNB. La question des autorisations spéciales d’absence reste aussi en suspens : jusqu’à quand seront-elles délivrées  ?

Quant à l’école inclusive, force est aussi de constater la distorsion entre son affichage en tant que priorité nationale et la prise en considération de ses principaux acteurs et actrices. Nous pensons aux AESH pour qui l’indemnité compensatrice de CFG qu’avait réussi à négocier le Sgen-CFDT n’a pas été versée en mars contrairement aux annonces. Nous pensons aux enseignants coordonateurs·trices ULIS dont le travail de coordination n’est pas reconnu à sa juste hauteur. L’indemnité de 147 euros dite SEGPA n’y suffit pas ; elle n’est d’ailleurs pas versée en temps voulu aux nombreux et nombreuses contractuelles qui font ce travail, faute de candidat·e·s suffisant·e·s pour ce poste. Nous continuons donc à demander un GT concernant les dispositifs ULIS et les UE. Il s’agirait d’y évoquer  leur fonctionnement ainsi que les conditions de travail des enseignant·e·s coordonateurs·trices ULIS, UEE et d’UEEA et de leur AESHCo  et notamment en cette année de pandémie.  Nous attendons aussi la date du comité départemental de suivi de l’école inclusive consacré au partenariat avec le médico-social, un partenariat parfois encore difficile à mettre en place dans une réelle perspective d’école inclusive.

Concernant le sujet à l’ordre du jour, nous tenons d’abord à remercier tous les services du Rectorat pour leur travail précis et le document clair et accessible concernant le bilan social 2019. Il nous reste cependant des interrogations que nous vous soumettons d’ores et déjà : pourquoi ne pas distinguer les AESH des AED dans la présentation ? Quelle part de conflits au travail relative aux reconnaissances de maladie professionnelle ? Pourquoi la loi sur l’obligation d’emploi à l’égard des travailleur·se·s reconnu·e·s handicapé·e·s qui fixe un taux minimal d’emploi de ces personnes égal à 6 % de l’effectif global concerné ne peut-elle pas être respectée ? Quels sont les obstacles ? Que compte faire l’académie de Paris pour atteindre les 6% réglementaires  et se montrer exemplaire sur les questions de société inclusive. C’est aussi en diversifiant les profils d’enseignant·e·s, des personnels d’éducation et d’encadrement, les personnels administratifs que l’on pourra davantage penser l’école inclusive.

Plus globalement, le Sgen-CFDT Paris s’inquiète de l’évolution des emplois effectifs sur 10 ans avec, par ordre décroissant, des baisses importantes concernant les personnels IATOSS avec -26,7%, les personnels d’encadrement -10,4%, les enseignants du second degré avec -6,4% et ceux du premier degré avec -2,3%. Enfin, nous sommes aussi inquiets sur la hausse du  nombre des arrêts maladie pour violences physiques qui sont passés de 258 en 2018 à 315 en 2019 soit une augmentation de 22,09% sur un an. Une réflexion devrait être engagée à ce sujet avec un plan d’action.

Le Sgen-CFDT Paris regrette aussi que sur le BOP 140, les dépenses consacrées aux remplacements ne représentent que 6,82% du total alors qu’avec la pandémie les besoins n’ont pu être satisfaits. Nous espérons aussi que la part consacrée à la formation des personnels enseignants sera augmentée pour tenir compte des nouvelles contraintes de travail induites par la pandémie.

Nous finirons cette déclaration avec l’évocation  du nouveau déménagement qui attend le lycée général Rabelais.  Installés dans des locaux de la Mairie de Paris, rue Championnet – après avoir quitté Bergson –  les lycéens et les collègues devaient rejoindre des « algécos », porte de Clignancourt en septembre 2021. La Région annonce que ceux-ci toutefois ne seront pas prêts et que tout le monde ira à Villon dans le 14ème. Des problèmes de transport pour les élèves et des problèmes de restauration seraient donc à anticiper. Ainsi que la lassitude de chacun et de chacune face à une situation instable qui n’a que trop duré.

Le Sgen-CFDT Paris vous remercie pour votre attention et  pour vos  réponses que vous pourrez apporter à ses préoccupations.