Déclaration au Comité Technique Académique de Paris

Le Sgen-CFDT Paris était présent au dernier CTA qui s'est tenu le mardi 7 décembre 2021.

En ce dernier CTA de l’année 2021, le Sgen-CFDT Paris s’interroge sur la gestion de la crise sanitaire qui perdure alors que l’épidémie risque d’être à nouveau virulente avec l’arrivée du variant Omicron. Pour le Sgen-CFDT Paris, les protocoles et directives s’enchaînent à un rythme trop rapide, mettant en difficulté nos collègues directeur·trice·s et chef·fe·s d’établissements, dont la masse de travail nous inquiète.

Le Sgen-CFDT Paris s’interroge également sur les 75 millions d’euros non dépensés au regard des autorisations de crédits et d’engagements prévues par les lois de finances 2021. Entendre ces chiffres est, à juste titre, considéré comme du mépris, par bien des agents qui sont confrontés à des difficultés importantes, voire à des souffrances au travail, du fait du manque de moyens à différents niveaux pour mettre en œuvre le service d’éducation . Nous pensons tout particulièrement aux AESH (accompagnant·e·s d’élèves en situation de handicap) dont la rémunération est insuffisante pour rendre le métier attractif et la fonction pérenne.

Nous pensons aussi aux AED. Nous pensons aux enseignants et aux enseignantes qui demeurent les moins bien payé·e·s d’Europe alors qu’on attend d’eux et d’elles le développement de la compétence « prendre en compte la diversité des élèves » pour que l’école soit « pleinement inclusive en 2022 ».

Par ailleurs, le Sgen-CFDT Paris tient à rappeler qu’il sera particulièrement vigilant sur l’accompagnement des personnels victimes d’agressions et de harcèlement. Il demande que le déplacement ne soit pas le seul moyen de gérer ce dernier et souhaite que l’on cherche à empêcher la judiciarisation de ce phénomène par des médiations.

Concernant maintenant les points à l’ordre du jour, le Sgen-CFDT Paris souhaite d’abord faire part de ses inquiétudes sur le déploiement de référent·e·s RH de proximité dans les EPLE. Même s’il s’agit de donner des renseignements de premier niveau, nous savons bien que cadrer le périmètre des réponses apportées aux agents est très difficile et que les réponses sont généralement très chronophages.

Les adjoint·e·s RH de proximité sont d’ailleurs souvent dépassé·e·s par les demandes à traiter. Par ailleurs, lorsque nous questionnons nos collègues adjoint·e·s gestionnaires, nous constatons qu’ils·elles sont déjà submergé·e·s de travail.

Nous rappelons aussi qu’il est important que les collègues en difficultés soient reçu·e·s dans un lieu neutre par une personne indépendante afin de favoriser la confiance nécessaire à une libre expression et non par un membre de la direction de son établissement.

Un autre frein est lié à la formation. Le projet qui nous est présenté est très lacunaire sur ce point. Quels seront les thèmes de formation, la durée, par qui sera-t-elle dispensée ? Pratiquer l’écoute active ne s’improvise pas. Pour le Sgen-CFDT, ce projet s’apparente à du bricolage. Nous aurions davantage souhaité que la cellule RH de proximité soit renforcée en personnel qualifié.

Enfin, nous estimons que la rémunération prévue n’est pas à la hauteur de l’investissement réclamé par une telle mission. Le Sgen-CFDT Paris demande que les agents soient rémunérés à la juste valeur du travail effectué.

Sur les propositions de l’évolution de la carte des langues vivantes, le Sgen-CFDT Paris déplore la suppression de langues à faible diffusion et de l’allemand en particulier dans plusieurs établissements, pour des raisons probablement avant tout budgétaires. Ces diminutions horaires mettent en péril la situation de nombreux·ses collègues alors que leurs conditions de travail sont déjà très compliquées lorsqu’ils ou elles exercent dans plusieurs établissements et sur de nombreux niveaux.

En revanche, nous nous réjouissons de la création de sections bilangues ou linguistiques, il nous semble essentiel que l’académie de Paris continue à proposer une diversité importante dans le choix des langues étudiées ; de plus l’ouverture d’une classe bilangue contribue à augmenter l’attractivité d’un établissement. Ne serait-il donc pas envisageable de généraliser la création de ces sections dans tous les établissements où une langue est menacée de disparition ?

S’agissant maintenant de l’évolution de la carte des formations professionnelles, le Sgen-CFDT Paris ne comprend pas la proposition de fermeture d’une division de seconde bac professionnel « assistance à la gestion des organisations et de leurs activités » alors que le lycée Théophile Gauthier a un taux de pression de 2.5 sur les premiers vœux.

Le Sgen-CFDT Paris estime aussi incohérente la fermeture de la division de seconde professionnelle « métiers du cuir option chaussures » du lycée D’Alembert, alors même que ce diplôme débouche sur de réelles perspectives d’emplois et participe au maintien d’un savoir-faire artisanal contribuant à la richesse de l’offre de formation.

Plus généralement, le Sgen-CFDT Paris estime que la création de deux BTS, l’un au lycée Martin Nadaud et l’autre au lycée Chennevière Malézieux, ainsi que l’augmentation des capacités d’accueil pour deux autres, va dans le bon sens. Ces implantations comme celles de deux mentions complémentaires et des FCIL permettent de donner des perspectives tangibles aux élèves de la voie professionnelle. Sources de motivation, ces sections devraient contribuer à limiter le décrochage scolaire et à renforcer l’attractivité des lycées professionnels.

Enfin, nous profitons de cette instance pour interpeller Monsieur le Recteur de l’académie de Paris en lui demandant quelles actions le Rectorat a entreprises afin que l’établissement public du campus Condorcet, dont il a la tutelle, puisse avoir les moyens humains pour assurer sa mise en service.

Le Sgen-CFDT Paris vous remercie pour votre écoute et pour l’intérêt porté à ses interrogations et revendications.