Déclaration au Comité Technique Académique de Paris

Le Sgen-CFDT Paris était présent au dernier CTA qui s'est tenu le mardi 16 mars.

Monsieur le Recteur, Monsieur le Directeur d’Académie, Madame la Secrétaire Générale,
Cher·e·s collègues,

Alors que les indicateurs de l’épidémie s’aggravent à Paris ainsi qu’en Île-de-France et que les dépistages s’intensifient, aucune campagne de vaccination n’est encore programmée au niveau académique. Si l’on peut comprendre les raisons ministérielles du maintien de l’ouverture coûte que coûte des établissements scolaires, on ne peut accepter la mise en danger des personnels d’enseignement et d’éducation en contact direct avec les élèves. A ce titre, le Sgen-CFDT Paris continue de demander pour elles et pour eux des mesures de protection renforcée : distribution de masques chirurgicaux et priorité dans les campagnes de vaccination.

Concernant les mesures de rentrée, le Sgen-CFDT Paris souhaite commencer par évoquer la réduction des postes dans le second degré. Alors que les effectifs devraient être sensiblement les mêmes à la rentrée 2021, la suppression de 184 postes va encore alourdir le travail des enseignant·e·s. Ces suppressions de postes compensées par davantage d’heures supplémentaires vont accentuer la fatigue professionnelle des enseignant·e·s au moment où leurs conditions de travail sont déjà dégradées par l’application des mesures mises en œuvre pour lutter contre la pandémie. Ce choix politique incompréhensible, est, rappelons-le, en totale contradiction avec la volonté du ministre de valoriser et reconnaître le travail en équipe pluriprofessionnelle des enseignant·e·s. Plus les enseignant·e·s auront d’heures de cours à assurer et moins ils·elles seront disponibles pour ce travail collectif. Au niveau académique, suite aux GT sur les emplois enseignants, nous sommes très surpris de constater que le Rectorat considère désormais comme acquisent les 2 HSA intégrées au service des enseignant·e·s.

La compensation des suppressions de postes dans le second degré par le recours aux heures supplémentaires permettraient selon le Ministère de l’Education Nationale « de ne pas dégrader le taux d’encadrement ». S’il dégrade les conditions de travail de toutes et tous, le recours aux heures supplémentaires renforce aussi tout particulièrement les écarts salariaux entre les hommes et les femmes. Ce sont les premiers qui les absorbent le plus facilement en bénéficiant de leur apport pécuniaire. A l’heure de la mise en place d’un premier plan national d’action pour l’égalité professionnelle, un bilan genré des RIFSEEP (Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel) serait le bienvenu.

C’est aussi la mise en œuvre de l’école inclusive pourtant déclarée « priorité nationale » qui va se trouver compromise par la multiplication des heures supplémentaires. L’inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers demande du temps pour la différenciation pédagogique, l’accessibilisation des apprentissages, les alliances éducatives et le travail d’équipe, peu compatibles avec l’alourdissement du temps de travail devant élèves. Ainsi, dans tous les établissements du second degré, chaque suppression de poste – poste d’enseignant·e·s, poste de CPE, poste de personnels administratifs – est-elle ressentie comme douloureuse. Les arguments avancés d’une académie surdotée par rapport au reste de la France et d’une baisse démographique ne peuvent compenser des pertes sur le terrain des établissements et notamment des lycées professionnels tout particulièrement impactés avec une perte de 42 postes.

Toujours sur le sujet des mesures de rentrée de personnels enseignants, le Sgen-CFDT Paris souhaiterait formuler des remarques sur les postes spécifiques académiques. A la lecture de certaines fiches de postes, nous constatons que les compétences attendues sont très transversales et ne justifient pas la création d’un poste spécifique. Nous souhaiterions qu’à l’avenir le Rectorat soit plus vigilant, car comme leurs noms l’indiquent, les postes spécifiques doivent réellement répondre à des besoins spécifiques. Dans un contexte où il est difficile pour les collègues d’obtenir des mutations au mouvement intra-académique, retirer des postes du mouvement général ne devrait se faire qu’après une étude sérieuse et calibrée des besoins.

Concernant maintenant les mesures de rentrée pour les personnels administratifs, techniques, sociaux et de santé, le Sgen-CFDT tient à évoquer en priorité les personnels de santé. Même si nous sommes toutes et tous au courant de la pénurie en personnel, il est important de rappeler quelques chiffres. 500 postes de médecins scolaires sont restés vacants cette année faute de candidat·e·s. Aujourd’hui, ils·elles ne sont plus que 900 pour 12,5 millions d’élèves alors que leurs tâches déjà très nombreuses sont alourdies par la pandémie. Avec une moyenne de 13 888 élèves par médecin et 1558 élèves par infirmier·e, il est impossible aux collègues de mener correctement leurs missions. Evidemment, ce sont surtout les élèves issu·e·s des milieux les plus défavorisés qui sont pénalisé·e·s par cette pénurie.

Enfin, et même si il y aurait bien d’autres points à soulever, nous tenons aussi à alerter sur la charge de travail des gestionnaires en EPLE qui sont souvent seul·e·s pour gérer une grande diversité de tâches. La question de leur rémunération doit se poser au regard de leurs responsabilités, surtout lorsqu’il s’agit de cadres B qui font en réalité un travail de cadres A.
Le Sgen-CFDT Paris demande donc que les responsables du Rectorat alertent la centrale sur la souffrance au travail des collègues qui sont tenu·e·s de répondre à des objectifs de plus en plus inaccessibles.

Le Sgen-CFDT Paris vous remercie pour votre attention et l’intérêt que vous porterez à ses revendications.