Déclaration au Comité Départemental de l’Education Nationale

Le Sgen-CFDT Paris était présent au CDEN du lundi 1er février.

En ce début d’année 2021, le Sgen-CFDT Paris continue de s’interroger sur la gestion de la crise que notre académie traverse. Cette gestion témoigne d’un éloignement des réalités professionnelles. Elle témoigne aussi du peu de considération et d’écoute des personnels de l’Education nationale et de leurs représentant·e·s syndicales·aux.

Donner un accès prioritaire aux tests PCR – alors que c’est possible depuis de nombreux mois pour chacun et chacune qui souhaite en faire usage – rend compte d’une méconnaissance des attentes réelles des personnels sur le terrain, de ceux et celles qui sont en contact direct avec les élèves dans des lieux où la distanciation physique ne peut être respectée : salle de classe, salle des maîtres, salle de permanence, restaurant scolaire.  Les nouveaux variants du virus et sa circulation rapide inquiètent.  A ce titre,  le Sgen-CFDT Paris a demandé le remplacement des masques en tissu par des masques chirurgicaux, il a demandé la prise de température et la réalisation de tests systématiques au sein même des établissements scolaires, il a demandé un échéancier des vaccinations.  Aucune de ses propositions n’a été retenue.

Le contexte de crise sanitaire réduit les effectifs de personnels et met les équipes en tension. Cela aurait dû amener à des recrutements et à des créations de poste. Un choix inverse a été fait dans le second degré : notre académie perd 157 équivalents temps plein alors que le nombre d’élèves reste stable. Les Dotations Horaires Globales sont en baisse dans de nombreux collèges. Cette baisse va peut-être faire disparaître certaines langues vivantes et va sûrement amener à supprimer les demi-groupes.

C’est ainsi la scolarité inclusive des élèves à besoins éducatifs particuliers en milieu ordinaire – soutenu ou non par un dispositif  ULIS ou une  UPE2A –  qui se va  trouver  compromise. Les classes surchargées ne permettent pas de prendre en compte la diversité des élèves. Elles sont un réel obstacle à des inclusions de qualité et à la différenciation pédagogique que demande l’éducation inclusive.

S’il salue le maintien de 25h d’enseignement en dispositif ULIS collège, le Sgen-CFDT Paris regrette la perte de 4h pour les élèves en UPE2A.  De manière plus générale, notre syndicat continue de demander, au niveau national, une plus grande reconnaissance de l’investissement et des compétences des principaux acteurs et actrices de l’école inclusive : AESH, enseignant·e·s coordonateurs·trices ULIS, d’UE, d’UEP2A ou de pilotes et coordonateurs·trices de PIALs. Sans cette reconnaissance, on ne peut présenter, de manière cohérente, l’école inclusive comme une priorité nationale.

C’est aussi notre société qui se veut plus inclusive qui est questionnée dans l’académie de Paris : on ne peut que déplorer le manque d’établissements et d’infrastructures accessibles ainsi que le peu de prise en considération du professionnalisme des personnels avec une RQTH et les personnels vulnérables. Leur proposer des aménagements raisonnables pour un maintien en poste en présentiel ou en distanciel au lieu d’ASA (autorisation spéciale d’absence)  ou de CLM (congé longue maladie) en ce temps d’épidémie aurait été judicieux.  L’académie de Paris a besoin de toutes ses forces vives !

Le Sgen-CFDT Paris vous remercie pour votre écoute actuelle et pour l’intérêt porté à ses interrogations, à ses propositions et à ses revendications.