Le Sgen-CFDT Paris était présent au CDEN du jeudi 15 octobre.
Comme nous l’avions dit au CDEN d’octobre 2019, le temps pédagogique n’est pas le temps électoral et l’école a besoin de continuité. Les communautés éducatives sur le terrain sont lasses des réformes menées en grande hâte et suspendues à chaque changement de personnel politique. A Paris, l’Académie où la ségrégation est la plus forte, la démocratisation de l’école et l’accessibilisation des apprentissages que le Sgen-CFDT appelle de ses vœux demandent en effet une connaissance solide du contexte et un réel suivi des différents dossiers en cours : celui des expérimentations des secteurs multicollèges pour favoriser la mixité sociale, celui du maintien de la semaine de neuf demi-journées plus propice aux apprentissages et plus respectueuse des rythmes de l’enfant, celui de la direction d’école et celui de l’inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers en temps scolaire et périscolaire.
Le Sgen-CFDT Paris continue donc de demander que se poursuivent et se développent les expérimentations des secteurs multicollèges. Il propose que celles-ci s’accompagnent de la mise en œuvre d’une pédagogie inclusive, celle qui travaille à empêcher que les jeunes ne s’excluent ou soit exclus du système éducatif. La mise en œuvre du plan de continuité pédagogique durant le confinement a remis en lumière les phénomènes de décrochage scolaire dont le processus s’amorce dès le collège. Il concerne des jeunes de milieu défavorisé dont les familles sont les plus touchées par la crise sanitaire et économique; il concerne aussi les élèves à besoins éducatifs particuliers dont les études montrent qu’ils « s’évaporent » au collège où ils deviennent des « décrocheurs invisibles » (Martine Caraglio, La scolarisation des élèves en situation de handicap, 2017) malgré les compensations mises en place sous forme
d’aide humaine. On est dès lors en droit de se demander si l’accroissement considérable du nombre d’AESH mutalisé·e·s et la généralisation des PIALs, un nouveau dispositif inclusif, vont permettre d’enrayer cette tendance. Les AESH, quant à eux, continuent à juste titre de revendiquer une meilleure reconnaissance de leur travail au sein des équipes pédagogiques et éducatives, une véritable formation et un salaire digne en relation avec l’utilité et la pénibilité de leur métier.
Le Sgen-CFDT Paris continue également de demander le maintien de la réforme des rythmes scolaires à Paris, mais avec des horaires aménagés. Il a bon espoir qu’un réel travail partenarial puisse se mettre en place entre les équipes enseignantes du 1er degré et le personnel de la Mairie. Pour ce qui est de la question de la direction d’école, le Sgen-CFDT se réjouit que s’ouvrent des groupes de travail académiques sur cette
question et demande que les directeurs·trices de l’académie de Paris aient davantage de pouvoir d’agir. Cela passera par l’obtention de l’autorité décisionnelle sur la répartition des moyens d’enseignement, le service des enseignant·e·s, les modalités d’utilisation des locaux scolaires, l’organisation du travail des personnels de la Ville. Derrière cette
possibilité, c’est l’ensemble de l’équipe pédagogique qui doit pouvoir disposer d’un pouvoir d’agir.
Le Sgen-CFDT Paris aimerait enfin évoquer la gestion de la crise sanitaire à Paris pour les écoles, les collèges et les lycées. Ce sont les bars et les salles de sport que l’on a fermés et le couvre feu qui l’on instaure dans un territoire où les clusters proviennent majoritairement des établissements scolaires et universitaires. Si les clusters à l’école n’inquiètent les Ministres de la Santé et de l’Education nationale, les équipes sur le terrain, quant à elles, sont soucieuses et en tension. Le protocole sanitaire allégé – qui perdure alors que des mesures rigoureuses et de nouvelles restrictions sont en vigueur dans les autres lieux publics et viennent d’être proposés dans des lieux privés – ne contribue pas à les rassurer et à créer un climat serein. Il s’agirait d’en prendre la mesure. Il en va ainsi de la santé de tous les personnels, des élèves et par ricochet de leur famille.
Les personnels doivent disposer en continu d’équipements de protection adaptés à leur santé, à leur morphologie et à leur situation de travail. Ils doivent être mieux informés de leurs droits et de la position administrative qui sera la leur s’ils sont malades ou cas contact. Le Sgen-CFDT rappelle enfin sa revendication de suspension du jour de carence en cas de contamination et réaffirme son souhait d’une politique cohérente de prévention et d’endiguement de l’épidémie de Covid-19 à Paris, comme sur l’ensemble du territoire.