Déclaration au Comité Technique Académique Conjoint

Le Sgen-CFDT Paris était présent au dernier CTA qui s'est tenu le mardi 25 janvier 2022.

Déclaration liminaire pour le CTA conjoint – 25 janvier 2022

Créteil – Paris – Versailles

Monsieur le Recteur de la Région académique, Cher·es collègues,

Nous commencerons cette déclaration en vous présentant nos vœux. Cette année 2022 débute sous l’angle de l’exaspération des collègues face à la gouvernance d’un système éducatif en période de crise sanitaire. Nous aurions tou·tes apprécié que cette crise se termine plus tôt. Mais nous ne pensons pas que cela aurait profondément modifié la gouvernance de notre école. Verticalité, faiblesse du dialogue social en pleine crise, conditions salariales trop peu prises en compte, réformes menées au pas de charge sans se donner les moyens de les réussir… ce mandat laissera un goût bien amer à notre système éducatif.

L’ordre du jour de ce CTA conjoint nous offre l’occasion d’illustrer cette situation.

Il s’agira tout d’abord pour nous de nous prononcer sur des textes créant des services régionaux ou inter-académiques. La CFDT ne s’oppose pas évidemment à la mise en place de synergies, à la mise en œuvre d’un principe de subsidiarité, en bref à une amélioration de l’efficacité de notre système éducatif. Nous l’avons déjà affirmé lors de CTA conjoints antérieurs. Nous avions cependant assorti ces principes de demandes quant aux collègues qui sont emmené·es dans ces transformations. Aucune évaluation de ces changements ne nous a été présentée. Comment, dès lors, accepter de nouvelles transformations ?

Le Sgen-CFDT est favorable à l’autonomie des collectifs de travail, à la capacité donnée aux collègues de mettre en œuvre leurs missions en tenant compte de la réalité de leur service et des besoins des usagers. Ces réorganisations y concourent-elles ? Une chose est certaine : la politique mise en œuvre jusque là n’a eu de cesse de s’éloigner des collectifs de travail. Cet aveuglement cessera-t-il en créant des méga-services ? Le moins que l’on puisse dire c’est que cela n’a aucune raison de se produire, bien au contraire.

Arrêtons-nous un instant sur un point qui illustre cette situation. Si nous siégeons aujourd’hui, c’est parce que la convocation et les documents pour le CTAC du 9 décembre 2021 ne sont même pas parvenus à leurs destinataires. Vous avez depuis modifié vos fonctionnements, nous vous en donnons acte. Mais faudra-t-il attendre pour chacun de ces mega-services que des erreurs de ce type surviennent ?

De quoi parle-t-on ? Nous parlons de la protection fonctionnelle accordée à des agent·es en souffrance. Nous parlons des services informatiques pour le baccalauréat 2022 après la catastrophe que nous avons vécue en 2021. Nous pourrions encore citer de nombreux exemples de ce que nous

redoutons. Il ne s’agit pas d’un pessimisme vain mais très raisonnable. Et vous ne nous donnez aucun gage qui nous permette de considérer de manière optimiste votre volonté.

Second point de notre ordre du jour, le document stratégique régional à la jeunesse, à l’engagement, et aux sports. Nous souscrivons aux objectifs d’une meilleure intégration des politiques publiques de l’enfance et de la jeunesse. Nous sommes donc en attente de projets qui, venant de l’éducation nationale, du sport ou de l’engagement, témoigneraient de la réalisation de cet objectif.

Il y a bien des projets qui nécessitent un travail conjoint des différents acteurs. Mais beaucoup existaient déjà. Il y a bien des actions intéressantes dans ce document. Mais beaucoup n’exigent pas de rapprochement entre les administrations. Le document est bien fait mais les agents et les missions qu’ils accomplissent ne sont pas du papier glacé. Les collègues sont bien souvent en nombre insuffisant pour réaliser ces objectifs et la juxtaposition de dispositifs n’est pas gage d’efficacité. Il faut travailler à une meilleure intégration qui reste un projet. La gouvernance du sport associe de multiples partenaires aux objectifs différents et la logique ministérielle descendante de l’éducation nationale risque de provoquer de nombreux conflits.

Qu’en est-il des rapprochements qui pourraient concerner les carrières des agent·es lorsque les corps ne sont pas les mêmes ? Pourquoi ne pas ouvrir des possibilités de mobilité plus grandes entre ces corps, en particulier par la validation des acquis de l’expérience ?

Il est curieux que les axes 5 et 6 ne fassent l’objet d’aucun indicateur pour mesurer leur réalisation (du moins dans le document que vous nous avez transmis). Des mesures de la qualité de vie au travail et de la qualité du suivi RH dans les DSDEN et à la DRAJES nous auraient particulièrement intéressé·es. Que dire de la montée en charge pénible du SNU ? Cette mission peine à convaincre et le paiement hors délai des personnels encadrants nous rappelle le caractère si perfectible de la gestion des ressources humaines à l’éducation nationale. Ce n’est pas cela qu’il faut mutualiser !

Il faut encore souligner que les ponts qu’on peut mettre en place ou consolider entre les champs de notre ministère dépendent aussi fortement des moyens qu’on se donne. Rapprocher les points d’information jeunesse et les CIO est par exemple rendu compliqué par la politique de restructuration du réseau des CIO qui a été mise en œuvre et par le nombre de postes de Psy-EN non pourvus.

Il nous semble possible et souhaitable que des partenariats plus fréquents avec les fédérations sportives permettent l’accès de davantage de jeunes à des pratiques sportives diversifiées. L’école et les enseignant·es d’EPS sont un point d’entrée qui offre la possibilité de mettre en œuvre ces partenariats et de les financer, en particulier dans les quartiers de l’éducation prioritaire, politique de la ville et dans les zones rurales de notre région.

La CFDT est bien entendu très favorable à la mise en œuvre d’actions qui permettent la prévention des violences sexistes et sexuelles et nous serons attentifs/ves à leur réalisation dans les différents champs que sont le sport, l’éducation nationale, la jeunesse et l’engagement. Dans tous ces champs, les enjeux sont importants.

Il y a également des enjeux majeurs dans un domaine voisin, celui de l’égalité femme homme et fille garçon. Qu’il s’agisse des collègues intervenant dans nos champs ou des jeunes qui participent aux actions qu’ils/elles mettent en œuvre, nous devons promouvoir des pratiques moins genrées. Quelques indicateurs tiennent compte du sexe, mais trop peu de notre point de vue.

La construction européenne, les transitions numérique et environnementale que l’Union européenne met en avant, constituent des axes qu’il faut privilégier. Cela nous semble d’autant plus important que l’éducation nationale a bien du mal à prendre en charge les « éducations à » dans son fonctionnement actuel et que les actions vers la jeunesse et son engagement n’en sont que plus nécessaires. La transition climatique doit à notre sens irriguer l’ensemble des actions proposées dans tous les champs couverts par nos missions. Il y a là des complémentarités à mettre en œuvre de manière beaucoup plus systématique.

La CFDT fait également de la réduction des inégalités un objectif central en matière de politiques publiques. Nous sommes très attaché·es à toutes les actions qui devraient être mises en œuvre, y compris dans les territoires de l’éducation prioritaire et les quartiers politique de la ville. Le diagnostic qui ouvre ce document stratégique montre à quel point cet enjeu est important dans notre région. Le département de Seine-Saint-Denis pourrait à lui seul constituer une priorité dont la réalisation mériterait des indicateurs spécifiques. Mais ce département n’est évidemment pas le seul concerné et nous souhaitons vivement que cette priorité de réduction des inégalités soit davantage portée et que sa réalisation soit davantage mesurée dans les indicateurs proposés.

Pour ces différentes raisons, nous considérons ce premier document stratégique comme un pas dans un sens qui nous semble être pertinent mais qui fait largement l’impasse sur les moyens pour atteindre les objectifs qu’il se donne. Nous serons bien entendu attentifs/ves à leur réalisation.

e de travail quand les collègues sont sollicité.e.s pour prendre les heures de cours des professeur.e.s non remplacé.e.s en heures supplémentaires au risque de l’épuisement. Charge mentale aussi quand les professeur.e.s anticipent qu’ils et elles ne seront pas remplacé.e.s même pour des absences longues et prévisibles. Cette situation n’est pas tenable.

Si nous regardons maintenant le budget « grandes masses » second degré, le SgenCFDT souhaite souligner des incohérences dans l’attribution des dotations horaires. Si nous comparons l’évolution des dotations prévues en 2022-2023 en pourcentage au regard de l’évolution des effectifs en % sur la même période, des disparités de traitement apparaissent en fonction du type d’établissement.
Une fois encore, ce sont les lycées professionnels les moins bien traités. Comment comprendre que la baisse de la dotation horaires prévue soit de – 0,68% pour une baisse des effectifs de 1,07 % alors qu’en collège la diminution de la dotation horaire ne sera que de – 0,29% pour une baisse des effectifs de 1,79%.
De la même façon, comment admettre en lycée la baisse de la DH de 0,25 alors que les effectifs sont quasiment stables (- 0,02 %) et que les enseignant.e.s s’évertuent à préparer au mieux leurs élèves aux nouvelles modalités du bac.
Pour finir sur des remarques plus positives, nous apprécions que les ratios H/E restent stables ou progressent légèrement. Même si ce n’est pas suffisant, nous apprécions aussi la création de 4 postes de CPE.

Sur le point 4 de notre du jour, nous avons bien noté la création de trois postes spécifiques pour l’enseignement de l’informatique en MPI dans les lycées Louis Le Grand, Saint-Louis et Paul Valéry. Nous demandons la plus grande transparence pour les nominations sur ces postes qui devraient être accessibles à tou.te.s les candidat.e.s qualifié.e.s.
Le SGEN-CFDT Paris déplore la suppression du poste d’Allemand en CPGE au Lycée J.Decour en raison d’une baisse des effectifs. Cela s’ajoute à la situation de plus en plus précaire de nos collègues d’Allemand qui voient leurs heures et leurs postes disparaître petit à petit. Cette uniformisation de l’enseignement des langues nous préoccupe grandement.

Le Sgen-CFDT Paris vous remercie pour votre écoute et pour l’intérêt porté à ses interrogations et revendications.