Collège : du nouveau ?

Le collège semblait avoir plus ou moins disparu des radars ministériels depuis cinq ans. Cette rentrée marque une rupture avec une série d’annonces le concernant, qui reste pour autant à concrétiser. Tour d’horizon.

Enjeux scolaires, enjeux sociaux au collège

Le sujet de la justice sociale et scolaire absente du discours institutionnel revient au premier plan en cette rentrée. Le Sgen-CFDT ne peut que s’en satisfaire, car il avait plaidé dans ce sens. Nous avons notamment salué l’annonce de l’augmentation de 50% des fonds sociaux (en 2019 le Sgen-CFDT avait dénoncé leur baisse conjointement avec la CFDT et ATD Quart Monde). Il faut aussi relancer les démarches conjointes avec les collectivités territoriales visant à améliorer la mixité sociale et scolaire des établissements et des écoles.

De même le Sgen-CFDT demande pour l’éducation prioritaire une politique à la hauteur des enjeux.

Le Sgen-CFDT partage la conviction que le système éducatif doit contribuer plus et mieux à la réduction des inégalités. Le socle commun offrant des connaissances et compétences « fondamentales » et une éducation commune doit à nouveau être affiché comme une priorité.

Il faut aussi investir dans l’accompagnement des élèves tout au long de leur scolarité : dans leurs apprentissages, pour leur santé, leur orientation, leur situation sociale. Cela suppose des équipes pluriprofessionnelles complètes et la reconnaissance du travail de concertation entre les professionnels. On est encore loin du compte sur ces questions. Le quinquennat précédent est finalement resté silencieux sur l’orientation et le rôle des PsyEN conseillers et conseillères d’orientation après la délégation aux régions de la compétence d’information à l’orientation, sur la médecine scolaire et la santé scolaire, sur les services sociaux au service des élèves.

Il manque d’une vision politique claire, assumée, il manque des professionnel.le.s et une organisation adaptée à ces missions essentielles.

Des annonces à suivre

Le président a rappelé le rôle charnière de la classe de 6ème dans son discours aux recteurs et rectrices. C’est dans le cadre du cycle 3, mis sous le boisseau depuis cinq ans, que ce rôle doit être réaffirmé. Il faut aussi rendre possible et reconnaître la concertation qu’elle implique. L’agenda de travail commun est en effet à l’heure actuelle difficile à vraiment mettre en place. Les temps de service diffèrent en effet entre collègues du 2nd et du 1er degré. Les premiers peuvent voir leur engagement reconnu par de la rémunération, ce n’est pas possible réglementairement pour les seconds.

La découverte des métiers à partir de la 5ème semble s’inscrire dans l’esprit du Parcours Avenir initié en 2015. Un tel chantier ne doit en aucun cas s’envisager dans une logique de pré-orientation de certains. Il doit clairement s’adresser à tous les élèves. Mini-entreprises, DP3, stages : il faut repartir de ce qui existe et qui a existé dans les établissements. La question du devenir de la technologie au collège a un temps été posée : il serait enfin temps de se préoccuper de cette discipline trop longtemps laissée en déshérence, dans le respect de la professionnalité des collègues qui l’enseignent.

L’extension du Pass culture au collège  va quant à lui dans le bon sens, et doit s’accompagner du renforcement du rôle et de la reconnaissance du référent culture.

Les 2 heures de sport par semaine dans 140 collèges confirme la confusion entretenue entre sport et EPS. Le Sgen-CFDT rappelle évidemment la priorité qui doit être faite à l’EPS, l’USEP et l’AS.