Le Sgen-CFDT Paris était présent au dernier CTA qui s'est tenu le mardi 24 mai 2022
En ce début de déclaration liminaire, le Sgen-CFDT Paris tient à saluer la nomination à la tête du Ministère de l’Education nationale de Pap Ndiaye, qui déclarait, il y a quelques années : « Il vaut mieux écouter et débattre, se prêter au jeu du dialogue pour dessiner ensemble et calmement, les contours d’un bien commun ». Souhaitons que ces principes soient mis en œuvre et que soit privilégiée la voie du dialogue social et de la co-construction. Une inflexion est en effet attendue par tous les syndicats enseignants dont la parole n’a guère été prise en compte durant ces cinq dernières années.
Au-delà des points à l’ordre du jour, le Sgen-CFDT Paris souhaite insister sur ses revendications et points de vigilance.
Nous voudrions d’abord exprimer nos inquiétudes concernant les difficultés importantes de recrutement pour les concours de l’Education Nationale puisqu’il y a plus de postes à pourvoir que de candidat·e·s dans plusieurs disciplines et dans le premier degré à Paris.
Pour ne citer que quelques chiffres nationaux, il n’y a eu que 816 admissibles en Mathématiques pour 1035 postes vacants, 83 admisssibles en Allemand pour 215 places disponibles. Pour le premier degré, les académies d’Ile-de-France sont particulièrement impactées : à Versailles, un millier de candidats seulement pour 1500 postes ouverts au recrutement et à Paris 180 admissibles pour 228 places ouvertes au concours.
Pour le Sgen-CFDT, de trop nombreux élèves continueront d’être privé·e·s d’enseignant·e·s et le recours aux contractuel·le·s, largement utilisés ces dernières années, ne suffira pas. Le métier d’enseignant·e n’attire plus et l’Etat se retrouve à devoir gérer une situation de crise dont il porte la responsabilité. A Bac + 5, les enseignant·e·s débutant·e·s sont à 1,1 fois le SMIC, un salaire nettement insuffisant pour des fonctionnaires de catégorie A au vu des enjeux et des responsabilités de leur métier.
Ce manque d’attractivité de notre métier que nous déplorons depuis un certain temps ne s’arrangera pas, selon nous, par la réforme de la formation des stagiaires en INSPE, soumis·e·s à un rythme de travail très intense pour une rémunération indigne.
Nous tenons à rappeler une fois encore qu’enseigner est un métier qui s’apprend. Il est très difficile voire impossible de mener de front des cours à préparer, des copies à corriger et la participation à une formation exigeante à l’INSPE. Comment s’étonner, dans ces conditions, que de plus en plus de professeur·e·s-stagiaires ou étudiant·e·s épuisé·e·s finissent par démissionner ?
Sont aussi vivement attendues des décisions concernant la revalorisation des ré- munérations : dégel du point d’indice et rattrapage du déclassement salarial, un déclassement accentué par une inflation qui a atteint au mois d’avril 2022 un taux de 4,8 %. Nous tenons également à préciser que notre syndicat s’oppose par souci d’équité à une revalorisation salariale au mérite telle que l’a préconisée le Président de la République. ll apparaît nécessaire de mieux considérer dès maintenant les agents, de reconnaître et de favoriser leur expertise professionnelle et leur autonomie au travail, indispensables pour construire une école inclusive qui promeut la diversité.
Concernant maintenant les sujets qui nous occupent aujourd’hui, nous nous félicitons de la mise en place du plan académique de formation pour l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes et nous pensons qu’il serait important qu’il s’accompagne d’une campagne de sensibilisation des personnels du Rectorat ayant à gérer les carrières des enseignant·e·s.
D’autre part, un courrier de demande d’audience émanant de plusieurs syndicats dont le Sgen-CFDT Paris a été envoyé au Recteur, au Directeur et au DRH de l’académie concernant de présumés agissements sexistes de la part d’un IPR et nous espérons vivement qu’une suite y sera donnée rapidement.
Nous demandons également que la question de l’égalité professionnelle soit examinée à l’aune de l’ensemble des discriminations. Nous attendons tout particulièrement que soit menée une politique en faveur d’une employabilité inclusive qui passe par le recrutement et le maintien dans leur poste des personnels en situation de handicap grâce à la mise en place d’aménagements raisonnables et à une accessibilisation des bâtis scolaires.
Sur le point 3 de notre du jour, le Sgen-CFDT Paris considère que la revalorisation indemnitaire de 400 euros brut annuel des personnels de catégorie C de l’AENES est à la fois insuffisante et injuste.
Insuffisante en comparaison de ce qui se pratique dans d’autres ministères et au regard des grilles indiciaires de nos collègues de catégorie C. Rappelons ici qu’à l’échelon sommital, un·e adjoint·e administratif·ve terminera sa carrière avec un indice nouveau majoré de 382, soit un salaire brut de 1790,06 euros. Un·e adjoint·e administratif·ve principal·e 2ème classe achèvera sa carrière avec un indice 420 et un salaire de 1968,13 euros brut. Pour rappel, le SMIC s’élève à 1603,12 euros brut mensuel.
Injuste, car la revalorisation de l’IFSE prévue au 1 janvier 2022, ne concernera que les agents exerçant en EPLE et dans les services académiques excluant de fait nos collègues de Catégorie C nommé·e·s dans les EPIC (Etablissements Publics à caractère Industriels et Commerciaux) ou dans le supérieur.
Injuste aussi, car les primes ne sont pas prises en compte dans le calcul des pen- sions. Le Sgen-CFDT Paris demande donc qu’une revalorisation indiciaire inter- vienne rapidement qui devra passer par l’augmentation significative du nombre de points d’indice pour chaque échelon des agents de catégorie de C.
Enfin, parce que cela va dans le bon sens, le Sgen-CFDT Paris souhaite que la revalorisation du taux de promotion dans l’avancement de grade se poursuive, tout comme la requalification d’emplois de catégorie C en B et la hausse des places au concours de SAENES.
Sur la carte des enseignements de spécialité, nous apprécions le nombre d’ouvertures mais sommes préoccupé·e·s par la fermeture de l’enseignement de spécialité du Latin au lycée Claude Monet ainsi que celui d’Allemand au lycée Buf- fon. Deux disciplines pour lesquelles le nombre de postes ne cesse de diminuer. Le Sgen-CFDT rappelle qu’il est très attaché à la diversité des langues et des options proposées aux élèves. De plus, au regard des relations privilègiées que notre pays entretient avec l’Allemagne sur les plans culturels et économiques, tout recul de l’enseignement de l’Allemand nous semble dommageable.
Concernant le point 7 relatif à la carte des moyens de surveillance et de l’accompagnement éducatif, nous considérons que la répartition des AED au sein des EPLE de Paris ne doit pas être corrélée au seul nombre d’élèves. Doivent être également pris en compte l’IPS et le nombre de CPE de l’établissement. Nous continuons de revendiquer pour ces personnels précaires la possibilité d’avoir un contrat à durée indéterminée et de pouvoir poursuivre leurs missions au delà de 6 ans.
Nous vous remercions pour votre écoute et pour l’attention portée à nos questions et revendications.