Prime REP+ : confusion à tous les étages

En annonçant une prime REP+ avec part fixe et part modulable sur évaluation, le ministère non seulement s'éloigne de la promesse présidentielle mais ouvre la porte à des inéquités entre personnels.

Pour tenir l’engagement présidentiel d’augmenter de 3000 € la prime REP+, le Ministère a annoncé un premier versement de 1000 € à compter de septembre 2018. C’est une reconnaissance des personnels exerçant dans ces écoles et établissements, qui ne prend cependant pas complètement en compte la réalité de leur travail et le besoin de temps de concertation. Elle ne prend pas  non plus en compte toutes les catégories de personnels exerçant en REP + : par exemple les AED et les AVS.

loin de la promesse présidentielle

Le Ministère s’éloigne de la promesse présidentielle en optant pour une part fixe et une part modulable. Tous les collègues exerçant dans ces zones ne la percevront donc pas entièrement. Cette position ministérielle appelle deux remarques :

– sur la forme tout d’abord. À quoi sert-il de réunir les organisations syndicales pour discuter du dossier dans le cadre d’un agenda social  si tout est déjà décidé d’avance ? Cette conception verticale du dialogue social pose problème.

– sur le fond ensuite. La part variable de la prime, d’après un communiqué du ministère qui semble sceller les choses, serait conditionnée à l’atteinte d’objectifs tels que les progrès des élèves et l’accomplissement du projet d’école et d’établissement, en contradiction d’ailleurs avec le pilotage par le haut mis en oeuvre depuis la rentrée. Le Sgen-CFDT a déjà souligné que la multiplication des évaluations standardisées entraîne le système éducatif dans le champ de la défiance et de la tension, loin des objectifs d’une école de la confiance.

besoin de reconnaissance financière mais aussi de temps

Pour le Sgen-CFDT, les équipes en réseau d’éducation prioritaire renforcé ont besoin tout à la fois de reconnaissance financière mais aussi de temps de concertation pour élaborer les projets afin de faire réussir les élèves. Pour le Sgen-CFDT les acteurs de terrain ont besoin de confiance, confiance en leur professionnalisme, confiance de leur hiérarchie ce qui n’exclut nullement le contrôle mais sur des objectifs partagés et définis collectivement. Pour conforter le travail en équipe dans les réseaux d’éducation prioritaire, les personnels ont besoin de soutien, ont besoin de poursuivre ce qu’ils ont mis en place ces dernières années.