Mathématiques dans le tronc commun dès 2022, un remède pire que le mal ?

L'annonce par le ministre, sur RTL, de l'introduction des maths dans le tronc commun pose problème parce qu'elle reprend la mauvaise habitude des annonces dans les médias, parce qu'elle remet en cause le travail réalisé par les équipes et parce qu'elle perturbe les projets d'orientation des élèves.

mathsMise à jour au 2 juin :

C’est finalement la mise en oeuvre de ces mathématiques dès la rentrée sous forme d’une option facultative qui a été retenue. Il est une nouvelle fois déplorable de constater que l’arbitrage présidentiel rendu lors de sa visite à Marseille a d’abord été annoncé aux médias avant de l’être aux personnels qui vont devoir mettre en œuvre cette mesure très tardive. Les questions que nous avions soulevé lors de la rédaction de l’article restent plus que jamais d’actualité mais d’autres problèmes apparaissent, notamment celui de la place que prennent les options dans l’architecture du baccalauréat.

Cet enseignement de mathématiques bien que facultatif fait bien partie du tronc commun. Il est inenvisageable qu’il soit ouvert sur moyens propres. La DHG des lycées doit donc être abondée pour permettre une ouverture de groupes à la hauteur des besoins.

 

 

La question des maths dans le tronc commun est soulevée depuis la mise en place de la réforme du lycée général. Le Sgen-CFDT avait plaidé pour un ajustement à la rentrée 2023 pour se donner le temps d’une large concertation sur la place des maths et des sciences au lycée.

Maths : une décision précipitée qui soulève de nombreux problèmes

Si la décision est prise, et elle l’est extrêmement tardivement, de nombreuses questions se posent donc :

  • Quels sont les objectifs visés par ce nouvel enseignement de tronc commun ?  des maths de réconciliation ou des maths pour préparer à l’option mathématiques complémentaires ? Les deux apparaissent difficiles à concilier dans l’horaire dédié.
  • Comment ces mathématiques de tronc commun vont-elles être évaluées ? A priori dans les 40% de contrôle continu, avec une nouvelle répartition des pourcentages ? Ce manque de stabilité ne va pas aider à la lisibilité de l’ensemble…
  • Quels effets sur les vœux d’élèves, certains pouvant être tentés de ne pas choisir la spécialité maths ?
  • Quels effets sur l’équilibre entre les autres spécialités et donc les répartitions de service ? 
  • Quels moyens horaires sont envisagés pour enseigner ces mathématiques : des heures poste ? des heures supplémentaires ? de nouveaux recrutements, avec les problèmes de recrutement que l’on connaît ?
  • Quels effets sur le travail des personnels en terme de réorganisation et d’information aux usagers pour les personnels de direction ? pour les psychologues de l’Éducation nationale ? pour les professeurs principaux ? 
  • Quel temps d’appropriation pour la prise en main d’un nouveau programme pour les enseignants de mathématiques ?
  • De façon plus générale, quel impact sur le climat scolaire des lycées ?

Un changement de cap à trois mois d’une rentrée scolaire n’est pas une simple « mesure de bon sens », mais une embardée… dont personne ne peut mesurer les effets !

Une conclusion provisoire : cette décision précipitée ouvre une nouvelle période
d’incertitude et poursuit une dynamique dénoncée par le Sgen-CFDT
depuis 4 ans :
on continue à bâcler une réforme bâclée…

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