Vous avez bénéficié d'un rendez-vous de carrière l'an dernier et vous avez pris connaissance de votre appréciation finale sur I-prof ? Et vous ne comprenez pas celle-ci ? On vous explique tout...
Cet article s’adresse à ceux qui ont eu un rendez-vous de carrière l’an passé. Si vous avez un rendez-vous de carrière planifié cette année scolaire, lisez cet article pour le préparer.
Recours sur l’appréciation finale issue du rendez-vous de carrière : mode d’emploi
Depuis peu, les collègues de l’académie de Paris qui ont bénéficié d’un rendez-vous de carrière l’année dernière peuvent consulter sur I-prof leur appréciation finale. Et beaucoup de collègues nous contactent pour avoir des explications !
Les avis sur chacun des 11 items qui constituent la grille de compte-rendu du rendez-vous, ainsi qu’une appréciation littérale de l’inspecteur et/ou du chef d’établissement, avaient été transmis avant les vacances d’été et des remarques avaient alors pu être faites par les collègues.
Ce qui est nouveau donc, c’est cette appréciation finale. Et, en effet, c’est elle qui aura maintenant de l’importance.
Pour les collègues qui sont au 6ème ou au 8ème échelon, cette appréciation permettra, ou non, de faire partie des 30% qui gagneront un an pour passer à l’échelon suivant.
Pour les collègues au 9ème échelon, cette appréciation est celle qui sera prise en compte, en général plusieurs années après, pour le passage à la hors-classe.
Actuellement, beaucoup de collègues ne comprennent pas la cohérence entre les avis portés sur les items et l’appréciation finale. Et ils ont raison ! Par exemple, un collègue n’a que des avis “excellent” et “très satisfaisant”, mais a une appréciation finale “satisfaisant”. Certains n’ont même que des avis “excellent” et une appréciation finale “très satisfaisant” ! La logique nous échappe !
Le recteur a-t-il jeté les dossiers dans l’escalier pour établir son évaluation ?
C’est un peu compliqué à expliquer, mais essayons tout de même…
Les appréciations finales (celles du DASEN, du recteur ou du ministre) sont “contingentées” avec des pourcentages qui, s’ils ne sont pas absolus, sont tout de même à respecter dans les grandes masses. Pour la hors-classe, c’est 10% de “excellent” et 45% de “très satisfaisant”, le reste en “satisfaisant” voire, dans quelques cas “à consolider”. Cependant, les avis portés sur chacun des 11 items portent le même intitulé (excellent, très satisfaisant, satisfaisant et à consolider) mais ne sont pas eux contingentés, même grosso modo. Il y a donc une multitude d’avis “excellent” mais peu d’appréciations du même nom à attribuer (10% rappelons-le). On a ainsi certains collègues qui ont 11 avis “excellent” mais une appréciation finale “très satisfaisant”. Dans ce cas, les collègues sont départagés par les appréciations littérales.
On a en fait les mêmes termes qui sont utilisés avec des sens différents, tout cela dans la même évaluation.
“Excellent” a le sens commun de “fait particulièrement bien son boulot” dans l’évaluation des items, mais signifie “fait partie des heureux collègues qui passeront avant les autres” quand il est utilisé pour l’évaluation finale !
Peut-on contester l’appréciation finale issue du rendez-vous de carrière ?
Les personnes ont 30 jours après la notification de l’appréciation pour envoyer une lettre de recours.
- Pour les professeurs certifiés, PLP, PEPS, CPE, psyEN, la demande de recours gracieux est à adresser à la rectrice, par la voie hiérarchique (par le secrétariat de l’établissement donc).
Télécharger le modèle de courrier pour un recours gracieux en format pdf
Le courrier est à accompagner d’arguments et de pièces justificatives.
- Pour les professeurs agrégés, la demande de recours gracieux est à adresser au ministre, toujours par la voie hiérarchique, et uniquement par courriel adressé à recoursappreciationagreges2020@education.gouv.fr. Le recours sera étudié en CAPN en cas de contestation.
- Pour les professeurs des écoles, la demande de recours gracieux est à adresser au ou à la DASEN, par la voie hiérarchique.
La DSDEN, le rectorat ou le ministère a 30 jours pour vous répondre. Une non-réponse équivaut à un refus.
Si la réponse ne vous convient pas, il faut faire une seconde contestation dans les 30 jours devant la commission paritaire dans laquelle nous siégeons (CAPD, CAPA ou CAPN des agrégés).
Celle-ci se réunira dans les 30 jours et l’autorité concernée prendra ensuite sa décision finale. Vous pouvez consultez cet article qui indique les résultats (bien décevants) de la première CAPA de recours qui s’est tenue en mai 2021, ainsi que les critères retenus par l’administration.
N’oubliez pas de nous transmettre votre dossier pour être suivi par nos élus évidemment, mais aussi pour que nous puissions pointer les dysfonctionnements et améliorer le système.
Faut-il définitivement jeter le PPCR aux orties ?
Si le nouveau système n’est pas parfait et s’il a encore besoin de “réglages” pour être satisfaisant, il représente cependant un net progrès par rapport à la situation précédente, ne l’oublions pas. Le système ancien était fondé sur des notes, sur un passage à plusieurs rythmes dans presque tous les échelons (ancienneté, choix et grand choix) et sur une grande inégalité dans l’accès à la hors-classe. Les études annuelles que nous faisions montraient que la rapidité de progression de carrière dépendait bien plus de la discipline dans laquelle on enseignait et de l’établissement dans lequel on travaillait qu’autre chose. Le nouveau système PPCR a fortement réduit les inégalités de passage d’échelons, car les rythmes sont pour l’essentiel identiques pour tous, et il a garanti le principe d’un passage pour tous à la hors-classe, avec un écart maximum de 5 ans entre les plus rapides et les derniers (et la plupart du temps 4 ans maxi). De plus, il a entraîné une augmentation du nombre de promus à la hors-classe (contrairement à ce que racontent certains !).
La classe exceptionnelle a été créée et permet la reconnaissance de l’engagement des collègues sur l’ensemble de leur carrière. C’est encore largement imparfait, car de nombreuses fonctions ne sont pas reconnues, mais c’est déjà un progrès pour beaucoup : à titre d’exemple, un⋅e certifié⋅e (ou un⋅e CPE, un⋅e PLP, un⋅e PsyEN, un⋅e PE ou un⋅e prof d’EPS) en fin de classe exceptionnelle touchera autant qu’un⋅e agrégée en fin de hors-classe.
Jeter le bébé PPCR avec les imperfections, qui sont le lot de toute nouveauté, serait en fait un retour en arrière qui se ferait au détriment de la majorité des collègues.
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