Report des concours de l’éducation nationale : quelles conséquences ?

Le confinement provoqué par l’épidémie de Covid-19 a aussi pour conséquence de reprogrammer la tenue de l’ensemble des concours et des examens nationaux. Quelles conséquences pour les candidat.e.s ?

Report des concours de l’éducation nationale : quelles conséquences ?Les concours de recrutement de l’Éducation nationale devraient avoir lieu, sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire, entre juin et juillet. Le nombre d’épreuves, leur format et leur durée pourraient être révisés.

Le Sgen-CFDT attend de ces modifications qu’elles tiennent compte de la situation exceptionnelle que nous traversons tout en garantissant l’égalité de traitement de l’ensemble des candidat.e.s.

Report de tous les concours de l’Éducation nationale

Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal ont finalement décidé de réviser le calendrier ainsi que les modalités d’organisation de tous les concours nationaux prévus au printemps 2020. Dans un premier temps, seuls les concours qui devaient se dérouler avant le 5 avril avaient été concernés. L’ampleur de la pandémie et la probable prolongation du confinement jusque fin avril ont conduit le MENJ et le MESRI a annoncer dans un communiqué Mardi 24 mars 2020 le report de tous les concours de recrutement de l’Éducation nationale.

Le Sgen-CFDT partage cette décision de reporter les épreuves au début de l’été à un moment où nous espérons toutes et tous que la situation sanitaire dans notre pays sera à nouveau satisfaisante.

Le ministre de l’Éducation nationale et la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ont également annoncé la création d’un « comité opérationnel de pilotage » présidé par Caroline Pascal, doyenne de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche. Ce comité aura pour mission de construire, avec l’ensemble des acteurs engagés sur cette question (dont les conférences d’établissements, les banques de concours et les ministères concernés), les modalités d’organisation et le calendrier général qui permettront la tenue de l’ensemble de ces concours et examens dans les meilleures conditions.

Le nombre d’épreuves, leur format, ou leur durée pourraient être révisés

L’article 17 de la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19 permet maintenant aux autorités compétentes pour la détermination des modalités d’accès aux formations de l’enseignement supérieur, des modalités de délivrance des diplômes de l’enseignement supérieur ou des modalités de déroulement des concours ou examens d’accès à la fonction publique d’apporter à ces dernières toutes les modifications susceptibles de garantir la continuité de leur mise en œuvre, dans le respect du principe d’égalité de traitement des candidats.

Le Sgen-CFDT demande que les organisations syndicales soient associées aux travaux du comité opérationnel de pilotage.

Des contraintes très fortes

Un nombre de candidats très important

Pour rappel, à la session 2020, 24 190 postes sont offerts aux concours de recrutement d’enseignants, de personnels d’éducation et de psychologues de l’Éducation nationale de l’enseignement public :

  • 10 800 aux concours de professeurs des écoles
  • 12 850 aux concours d’enseignants du second degré
  • 340 aux concours de conseillers principaux d’éducation
  • 200 aux concours de psychologues de l’Éducation nationale
  • Pour l’enseignement privé sous contrat, 3 150 contrats sont offerts aux concours d’enseignants du second degré.

Plus de 230 000 candidat.e.s se sont inscrit.e.s aux différents concours de recrutement de l’Éducation nationale pour la session 2020 :

  • 103 074 inscriptions recensées pour un concours de professeurs des écoles (87 894 pour l’enseignement public et 15 180 pour l’enseignement privé sous contrat) ;
  • 128 217 inscriptions recensées pour un concours de recrutement d’enseignants des collèges et lycées (agrégation, Capes, Capet, Capeps et Caplp) de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat dont 76 976 aux concours externes et aux troisièmes concours de l’enseignement public.

Ils étaient 115 000 présents aux épreuves d’admissibilité à la session 2019 (45 000 pour les concours du premier degré et 70 000 pour les concours du second degré).

Un format d’épreuves très lourd à gérer et des contraintes de temps très fortes

Il est donc nécessaire de réorganiser tous les concours pour 115 000 à 230 000 candidat.e.s. et dans un laps de temps extrêmement contraint. Les admis.e.s aux différents concours devront également pouvoir être affecté.e.s dans les écoles ou les établissements scolaires et s’inscrire dans les INSPÉ suffisamment tôt pour permettre le bon déroulement de la formation dès septembre 2020.

Le format actuel des épreuves (deux écrits d’admissibilité de quatre à six heures et deux oraux d’admission), de l’avis du Sgen-CFDT déjà très lourd en temps normal, n’est plus du tout adapté à la situation d’urgence à laquelle nous devons faire face.

Le volume des candidat.e.s ne peut permettre non plus l’organisation de tout ou partie des épreuves à distance : la mobilisation de tous les enseignant.e.s pour assurer la continuité pédagogique a aussi montré la fragilité des plateformes numériques. Par conséquent, le Sgen-CFDT demande le maintien des épreuves en présentiel mais en nombre plus limité et dans un format plus restreint.

Autre sujet de préoccupation : la titularisation des fonctionnaires stagiaires de cette année.

Les annonces de la fermeture des écoles, des établissements scolaires et des universités dans un premier temps puis du confinement général ont eu pour conséquence de réorganiser la mise en œuvre du stage (les stagiaires étant appelés à assurer la continuité pédagogique des élèves, au même titre que les titulaires) mais aussi d’impacter fortement la formation à l’INSPÉ (difficultés rencontrées dans l’élaboration du mémoire de master et dans la validation des contenus de la formation).

Le Sgen-CFDT demande que les jurys de diplôme à l’université et que les jurys de titularisation tiennent compte de la situation tout à fait exceptionnelle que rencontrent les étudiant.e.s et les stagiaires. Il est nécessaire d’adapter les modalités de contrôle et de connaissance des formations universitaires et de revoir les éléments pour la titularisation des fonctionnaires stagiaires.