DECLARATION CAPA DE TITULARISATION DES PROFESSEURS AGREGES

Le Sgen-CFDT Paris était présent à la dernière CAPA des professeur·e·s agrégé·e·s qui s'est tenue le vendredi 4 février 2022.

Ce début d’année a été marquée par une gestion chaotique de la crise sanitaire qui a demandé aux personnels de l’Education Nationale, qu’ils·elles soient enseignant·e·s, AED, CPE, chef·fe·s d’établissement, agents ou personnels médico-sociaux, de la souplesse et de l’inventivité pour faire face et assurer au mieux leur mission d’éducation et d’enseignement.

La problématique du recrutement, insuffisant depuis plusieurs années pour assurer les différentes missions de l’Education Nationale, a dramatiquement ressurgi dans ce contexte épidémique. Nous dénonçons depuis longtemps le manque de personnels formés et qualifiés, et la réponse du ministère, qui a fait appel dans l’urgence à des contractuel·le·s et des vacataires parfois sans aucune formation, recruté·e·s précipitamment dans des conditions qui laissent songeurs, ne peut nous satisfaire.

Quand on sait ce qui est demandé à nos collègues stagiaires, qu’ils·elles soient agrégé·e·s ou certifié·e·s d’ailleurs, on ne peut que s’étonner de la légèreté avec laquelle le ministère met face aux élèves des personnels de bonne volonté sans doute, mais parfois totalement inexpérimentés. Nous souhaitons rappeler une fois encore que pour le Sgen-CFDT, enseigner est un métier qui s’apprend dans le cadre d’une formation universitaire. Ce métier n’est pas un métier d’exécution, pas un métier de mise en œuvre de bonnes pratiques dans le cadre de programmes. Nous devons reconnaître et former des professionnel·le·s qui sont des praticiens et praticiennes réflexif·ve·s en capacité d’ajuster leurs gestes professionnels en situation afin de mener à la réussite tou·te·s les élèves en prenant en compte leur diversité. Nous sommes attaché·e·s à cette formation de qualité : ce n’est malheureusement pas le choix qui a été fait.

Nous constatons chaque jour dans nos établissement le désarroi des collègues qui sont placé·e·s devant les élèves sans préparation et se retrouvent désemparé·e·s face à des missions et des attentes auxquelles ils·elles font face néanmoins avec courage. Heureusement, ils·elles peuvent compter le plus souvent sur la solidarité des équipes et sur l’accompagnement de leurs tuteur·trice·s. A ce propos, nous tenions aussi à rappeler ici le manque de considération de l’institution pour ces collègues qui accompagnent les stagiaires.l Pour exemple, je rappellerai ici brièvement le cas des tuteur·trice·s qui accueillent des stagiaires M1. Le temps de formation est passé de 4 à 6 semaines, ce qui permet sans aucun doute une approche plus approfondie du métier ; mais le ministère n’a pas pour autant fait évoluer la rémunération, qui est restée la même alors que le temps de travail a été augmenté de 50 %. Beaucoup de nos collègues ont refusé cette mission, considérant cette absence de revalorisation comme un manque de respect pour leur travail et leurs compétences.

Le contexte actuel et les nouvelles conditions d’exercice du métier qui se mettent en place suscitent de nombreuses interrogations chez celles et ceux qui auraient éventuellement envie de s’engager dans notre profession : nous en voulons pour preuve la baisse continue du nombre des candidat·e·s aux concours de recrutement. Tout ceci nous inquiète mais ne remet pas en cause notre engagement à défendre nos collègues et un métier qui reste, malgré les difficultés rencontrées de plus en plus souvent pour l’exercer, une grande source de fierté.