L'autonomie des acteurs de terrain et la reconnaissance de leur expertise sont la garantie d'un retour serein et réussi des élèves et des personnels…
La santé et la prévention des risques avant tout
Pour le Sgen-CFDT, depuis le début des discussions avec le ministre de l’Éducation nationale et ses équipes, les personnels de direction n’ont eu de cesse d’affirmer que ce sont les enjeux sanitaires, qui doivent primer.
Des scénarii adaptés aux contraintes locales
Selon les contextes d’établissement et même dans les zones vertes, il ne peut y avoir de réouverture dès le 11 mai partout, pour tous et tout le temps mais bien une possible montée en charge adaptée aux besoins et aux possibilités des terrains d’exercice.
L’analyse des équipes de direction émanant d’une réflexion collective des communautés scolaires qui conduirait à un scénario d’ouverture partielle doit être soutenue par nos autorités hiérarchiques dans le respect de notre expertise et de l’autonomie de l’EPLE.
Car si les personnels de direction et l’ensemble de leurs équipes ont conscience des enjeux depuis le début de cette crise sanitaire d’un nécessaire retour en établissement et veulent participer de l’effort de solidarité nationale, ils sont confrontés au cadre sanitaire de l’Éducation nationale qui se superpose à celui des collectivités. C’est donc avec prudence et bon sens qu’ils vont agir pour respecter les contraintes en terme notamment de possibilité d’encadrement, de nettoyage des locaux et du nombre d’élèves dans un même espace.
Un respect de l’autonomie des EPLE plus que jamais nécessaire
Les mesures sanitaires vont imposer un mode d’organisation hybride : il est en effet très difficile d’envisager un retour à la normale, dans les semaines et peut-être les mois qui viennent. L’enseignement à distance, dans lequel les enseignants ont investi beaucoup d’énergie va coexister avec des temps en présentiel qui pour nos organisations devront être pensés d’abord comme des temps d’accompagnement personnalisé.
Cette organisation du travail doit s’inscrire dans un cadre commun discuté avec l’ensemble des partenaires des établissements, qui intègre les questions de la charge de travail, des temps de concertation mais aussi de l’équipement nécessaire au activités distancielles. Elle doit aussi se décliner localement pour s’adapter aux publics et aux territoires. Priorité sera faite aux élèves et aux familles qui ont le plus besoin de ce retour en établissement dans l’objectif d’une école inclusive dont le sens n’a jamais autant été prégnant.
Une pression à l’ouverture des internats intenables
Les conditions sanitaires doivent être garanties notamment sur ces lieux d’accueil très sensibles. Le nombre d’élèves qui vont donc pouvoir y être accueillis au regard des charges de travail des personnels présents va là encore être très variable d’un EPLE à l’autre et dans certains cas pourra s’avérer impossible. Les personnels de direction ne doivent subir aucune pression d’injonction à ouvrir si le cadre sanitaire ne peut être garanti et le Sgen-CFDT accompagnera et soutiendra les collègues qui y seraient confrontés.
Une gestion humaine des ressources pour poursuivre la dynamique engagée depuis le 16 mars
La crise sanitaire et sociale que nous vivons a ébranlé profondément l’organisation verticale de notre système éducatif. Elle a mis en lumière la créativité des acteurs de terrain pour trouver localement les solutions adaptées à leur public et leur territoire. Ces acteurs des communautés éducatives ont assuré en l’absence de circulaires un travail de continuité pédagogique efficace et de qualité.
La période de confinement nous a permis d’éprouver un mode de fonctionnement plus horizontal, agile et responsabilisant, qu’il convient de préserver pour réussir le retour en établissement à court comme à long terme. Revenir à un mode de management vertical en faisant comme si rien ne s’était passé serait une erreur majeure. Nous sommes reliés et interdépendants et c’est bien en intelligence collective que nous devons poursuivre notre action.
Une priorité aux publics les plus fragiles
Le confinement a mis en lumière plus que jamais les profondes inégalités sociales et le besoin d’une école bienveillante et inclusive. La question des élèves des milieux les plus défavorisés qui ont été les plus fragilisés par ce confinement doit piloter les conditions pédagogiques de la réouverture mais plus largement de la rentrée 2020. Dans cette perspective, la logique de cycles, de parcours et le référentiel de l’éducation prioritaire pourraient constituer un cadre pertinent pour penser toute l’école de demain.
C’est la confiance envers les équipes pédagogiques et de direction qui doit primer pour permettre, à l’avenir, de coconstruire avec les familles et les collectivités, une autonomie responsable et garante des valeurs de l’École.
Le Sgen-CFDT reste à vos côtés pour construire les réponses les plus adaptées à vos réalités territoriales et vous permettre de relever les nouveaux défis qui s’ouvrent pour le service public d’éducation.