Déclaration au CDEN de préparation de la rentrée 2018

Le Sgen-CFDT Paris souhaite que l'année 2018 soit celle d'un dialogue social constructif et respectueux des organisations syndicales et des personnels de l'Education nationale, ainsi que celle de la mise en œuvre de parcours de réussite pour tous les élèves.

Les suppressions de postes annoncées — l’Académie de Paris va perdre jusqu’à 54 postes dans le second degré — laissent toutefois présager d’une rentrée 2018-2019 difficile. Il y a certes une baisse des effectifs élèves, mais cette baisse (-191 élèves) justifie-t-elle pour autant la suppression de 54 postes ? Il s’agirait déjà d’expliciter quels établissements, quels dispositifs, quelles disciplines et quels enseignants vont être impactés par ces suppressions. Le dédoublement des classes de CP et de CE1 en REP+, mesure phare de l’Education nationale, ne se ferait-il pas au détriment du second degré ?

On peut déjà émettre l’hypothèse que le risque de postes non pourvus et de remplacements non assurés va encore s’accroître dans certaines  matières, comme les mathématiques, l’anglais et les sciences physiques avec la diminution du nombre de places proposées au CAPES. L’accompagnement des  élèves va être rendu aussi plus difficile par l’absence de moyens supplémentaires dans d’autres corps : il n’y a aucune création d’emplois de psychologue de l’éducation nationale — les recrutements au concours externe de PsyEN spécialisé.e.s en conseil en orientation diminuent de près de 25%. Il n’y a pas non plus de création de postes de conseillers principaux et conseillères principales d’éducation —  les recrutements au concours externe diminuent. L’Education nationale n’est plus, de toute évidence, une réelle priorité et les élèves les plus fragiles et les enseignants du second degré vont à nouveau pâtir de ce choix politique.

C’est pourtant à la réussite de chaque élève qu’est attaché le Sgen-CFDT, d’où son engagement sans faille pour l’école inclusive. Le Sgen-CFDT salue, à ce titre, la dynamique inclusive enclenchée par l’Académie de Paris et sa volonté d’ouvrir davantage d’Ulis lycée pour permettre à des élèves en situation de handicap d’accéder à des parcours professionnalisants et de se trouver peut-être une place dans une société peu incluante. La mise en oeuvre de l’école inclusive rencontre toutefois encore des difficultés et notamment dans les collèges dotés d’un dispositif Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) où les aménagements pédagogiques en classe ordinaire ne vont pas toujours de soi. Le SGEN-CFDT demande donc aux responsables de l’Académie de Paris de poser à nouveau le cadre légal et éthique des inclusions, d’encourager la culture collaborative au sein des établissements et de rappeler qu’il n’est plus demandé aux élèves de s’adapter à un contexte scolaire qui peine à évoluer et à se réformer, mais aux professionnels de s’interroger collectivement sur les facilitateurs et les obstacles à l’apprentissage de tous les élèves.