Voie professionnelle : des mesures qui manquent d’ambition

Communiqué de presse du 29 mai 2018

Pour le Sgen-CFDT, les mesures annoncées par Jean-Michel Blanquer manquent d’ambition et risquent de laisser inchangée la problématique de la voie professionnelle.

Traitée séparément des voies générale et technologique, la voie professionnelle sera soumise aux mêmes contraintes qu’actuellement : accueillir une pluralité de publics tout en conservant des objectifs divergents et cela, avec des moyens d’adaptation donnés aux équipes qui ne sont pas à la hauteur de enjeux.

Le Sgen-CFDT regrette que la création d’une Unité de Formation d’ Apprentis (UFA) dans chaque lycée soit la seule mesure concernant l’apprentissage. Les modifications introduites par le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », signature d’un contrat toute l’année et financement des établissements au contrat auront des incidences qui auraient nécessité que soient abordées les conditions de travail des personnels.

Le Sgen-CFDT regrette également que les mesures annoncées (Campus des métiers et apprentissage) n’aient pas fait l’objet d’un travail interministériel plus conséquent avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère du Travail. En effet ce cloisonnement risque d’avoir des effets négatifs sur la qualité du service public. Les voies générale et technologique étant tenues à distance, aucune des mesures annoncées ne contraindra les Régions à intégrer cette démarche. Les Campus des métiers et des qualifications risquent de rester uniquement un « label ».

De plus aucune mesure d’accompagnement RH, en particulier pour les professeurs de lycée professionnel (PLP) de la filière Gestion Administration, n’est annoncée.

Concernant l’adaptation du parcours des élèves de terminale bac pro en fonction de leur projet d’orientation (insertion ou poursuite d’études) le ministre a fait un choix a minima. Les mesures proposées ne permettront pas d’adapter la durée des périodes de formation en milieu professionnel aux choix d’insertion des élèves. Pour ces élèves, l’accompagnement risque de se limiter aux techniques de recherche d’emploi. Pour les élèves visant une poursuite d’études, la création de classes passerelles en section de technicien supérieur (STS) laisse à penser que l’effort principal d’accompagnement incombe aux structures du post-bac. Augmenter la présence des professeurs de lycée professionnel en STS permettrait de créer une vraie continuité dans les apprentissages.

Le Sgen-CFDT demande l’ouverture rapide de discussions pour aborder la mise en œuvre concrète des mesures annoncées par le Ministre et un calendrier qui prenne en compte les conditions de travail des personnels.

Communiqué de presse n°35 du 29 mai 2018