TRANSFORMATION DE LA VOIE PROFESSIONNELLE

Familles des métiers, grilles horaires, co-intervention, PFMP, chef d'œuvre : les points de vue du Sgen-CFDT Paris.

Famille des métiers
Le Sgen-CFDT était favorable à la construction progressive de l’orientation des élèves. Que ce soit pour les indécis d’une part, ou pour permettre le droit à l’erreur d’autre part, cette modalité permet aux élèves de choisir leur baccalauréat en meilleure connaissance de cause.
La mise en œuvre de leur choix intervient alors que l’élève est plus mature. Néanmoins, des difficultés apparaissent :

  • Le manque de temps pour acquérir les gestes professionnels à cause de la dilution des compétences étudiées.
  • La motivation des élèves dont le projet est entravé en classe de seconde alors qu’ils ont choisis une formation à dessein.
  • Des familles recomposées sans cohérence ; exemple de la famille des métiers du bien être qui regroupe la coiffure et l’esthétique.
  • Les sections orphelines qui induisent les jeunes en erreur, lorsqu’une seule filière de la famille de métiers est présente dans l’établissement.

Face aux nombreuses nouvelles compétences que les enseignants doivent aborder, le Sgen-CFDT demande de l’accompagnement et un suivi pédagogique. L’appropriation de nouveaux référentiels et l’acquisition de nouvelles compétences demandent un investissement considérable aux enseignants de la voie professionnelle.
Le Sgen-CFDT Paris demande davantage d’heures de concertation comprises dans le service pour permettre aux équipes pédagogiques de travailler collectivement et d’appréhender la réforme de façon moins anxiogène.

Grilles horaires

Les remontées de terrain montrent que les grilles horaires ne sont pas appliquées correctement dans tous les établissements.
L’autonomie des établissements ne justifie pas à elles seules ces dérives.

  • heures complémentaires : les dédoublements attendus n’existent pas partout. Lorsque c’est le cas, les conditions de travail sont très dégradées. Le Sgen-CFDT rappelle que 13,5 heures complémentaires sont attribuées à une section de 24 élèves en Bac pro service et 20 élèves en Bac pro industriel.
  • accompagnement personnalisé : inscrites dans les grilles horaires, ces heures doivent l’être aussi sur les emplois du temps des élèves et des enseignants. L’AP est souvent devenu une variable d’ajustement ou un moyen de récupérer des heures disciplinaires. Les objectifs de l’accompagnement personnalisé sont ainsi détournés.
  • module d’insertion professionnelle ou de poursuites d’études : le Sgen-CFDT est favorable à ce dispositif. Il faudrait cependant s’appuyer sur les collègues de la MDLS ‘Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire’ et/ou sur des échanges avec les collègues de BTS afin de renforcer le continuum Bac-3/Bac+3.

L’autonomie des établissements doit se faire en respectant les grilles horaires.

Co-intervention

Pour le Sgen-CFDT Paris, la co-intervention révèle plusieurs difficultés. Ainsi, elle nécessite un temps de préparation en commun très chronophage pour définir et mettre en place une progression collective et préparer les séances. Même si la co-intervention privilégie la pédagogie de projet et vise à donner plus de sens aux apprentissages en relation avec la spécialité professionnelle, elle ne tient pas assez compte de la spécificité première de l’enseignement : la relation interpersonnelle entre un enseignant et sa classe. Faire intervenir deux enseignants ayant des pratiques pédagogiques et un relationnel très différent avec une classe peut être une source de dysfonctionnements.

Pour permettre aux enseignants de mieux s’harmoniser, le Sgen-CFDT Paris estime que davantage d’heures banalisées sont nécessaires. Il faut réduire le temps de service pour augmenter les temps de concertation.

PFMP

Lors du comité du suivi de la TVP, il a été rapporté que le ministre souhaite un rapport afin d’optimiser la qualité de la formation en entreprise et de rendre cette alternance en voie scolaire plus visible et plus efficiente.
Les évolutions possibles concernent :

  • la suppression de l’acronyme peu visible,
  • l’étude des besoins des entreprises,
  • la valorisation des tuteurs,
  • l’immersion des enseignants en entreprise,
  • la centralisation des demandes de stages dans chaque académie.

Le Sgen-CFDT déplore que certaines entreprises ne forment pas assez les jeunes accueillis. Elles considèrent le stagiaire comme de la main d’œuvre. D’autres pratiquent des discriminations liées au genre, à l’origine sociale ou au handicap. C’est regrettable !

Contrairement à certaines organisations syndicales, le Sgen-CFDT n’est pas favorable à la suppression ou à la réduction du nombre de semaines de P.F.M.P.

Chef d’œuvre

Pour le Sgen-CFDT Paris, les retours sur expériences révèlent des différences importantes dans la mise en application de cette nouvelle modalité d’enseignement. La mise en œuvre est facilitée dans les sections industrielles dans lesquelles l’aboutissement de projets concrets est plus facile. Cela permet de valoriser les élèves par une création concrète. Dans les sections liées au service, les collègues enseignants dans certaines spécialités rencontrent des difficultés pour arriver à faire émerger des projets motivants et concrets. Le niveau des élèves entraîne, pour ces derniers, des difficultés à prendre conscience des étapes nécessaire à la réalisation de leur projet et à formaliser par écrit et même parfois à l’oral le résultat de leur travail.
Le chef d’œuvre est donc une source de travail supplémentaire très important pour les collègues.

Le Sgen-CFDT Paris demande que des formations permettant des temps d’analyse et de partage des pratiques soient proposées pour aider les enseignants à accompagner leurs élèves.