Réforme du 1er cycle : sortir de la sélection par l’échec

Tout au long de la concertation, le Sgen-CFDT a défendu le principe du dernier mot au bachelier. En effet, la sélection n’est pas une solution envisageable, car à compétences égales, elle touche particulièrement les jeunes issus des milieux les plus modestes. Elle est donc socialement injuste.

Des dispositifs d’accompagnement pour aider à réussir

L’État doit donc prendre ses responsabilités, et mettre en place des dispositifs d’accompagnement qui permettent à chaque étudiant de s’inscrire dans un parcours de réussite. Car il n’est pas question non plus de se satisfaire du dispositif actuel, qui tout en laissant tous les étudiants s’inscrire en licence ne se préoccupe pas vraiment du risque d’échec. Et alors que souvent, ni soutien, ni remédiation,  ne sont proposés faute de moyens humains.

Pour qu’il y ait réussite, il faut qu’il y ait motivation, et cela implique que ces dispositifs soient connectés aux enseignements de la filière choisie par l’étudiant. Ils doivent également lui permettre de capitaliser des crédits ECTS (European Credits Transfer System).

Une licence plus modulaire pour construire des parcours plus personnalisés

Ces possibilités s’inscrivent dans le cadre d’une réelle modularisation des formations qui doit s’appuyer sur une approche en termes de blocs de compétences. Seule cette approche peut par ailleurs permettre le développement de la formation tout au long de la vie, et éviter que les destins ne soient joués avant 25 ans.

Dans le cadre de cette réforme, il faut aussi développer une plus grande fluidité des parcours, à la fois en termes de rythme, de diversification, tout laissant le soin à l’équipe pédagogique de s’assurer de la cohérence de ce parcours en terme de projet de l’étudiant.

Réformer AUSSI l’enseignement scolaire

Mais, pour le Sgen-CFDT, cette réforme n’a de sens qu’en associant enseignement scolaire et enseignement supérieur, et elle implique de repenser le baccalauréat et le lycée. Le bac doit devenir un diplôme « passeport » pour l’enseignement supérieur : il doit donc valider des compétences et connaissances indispensables pour réussir dans les formations post bac.

Il faut aussi accompagner les étudiants dès la seconde dans la construction de leur projet grâce aux dispositifs existants (parcours avenir, accompagnement personnalisé, tutorat…). Cela signifie remplacer la gestion des flux par une orientation qui rende le lycéen acteur de son projet. Son parcours doit progressivement se construire tout au long du parcours Bac -3/+3.Réforme du 1er cycle : sortir de la sélection par l'échec

Des moyens financiers et humains

Réussir une telle réforme, mettre en place l’ensemble de ces dispositifs, suppose des moyens humains et financiers suffisants à la fois dans les lycées et dans l’enseignement supérieur. Le Sgen-CFDT veillera plus particulièrement à ce que tous les personnels (y compris les personnels BIATSS), qui se mobilisent pour la mise en œuvre de cette réforme soient reconnus, tant financièrement que dans le déroulé de leur carrière. Ces missions doivent faire partie du service d’enseignement et les enseignants doivent bénéficier d’une formation à l’accompagnement. Enfin, les personnels en charge de l’information, de l’orientation et de l’insertion professionnelle ainsi que ceux en charge de la scolarité doivent être recrutés en nombre suffisant et assurer leurs missions tant dans les lycées que dans les universités.

 

Retrouvez le communiqué de presse du 30 octobre : des engagements pour la réussite des étudiants, à concrétiser.