Depuis la création du corps des psychologues de l’Éducation nationale en 2017, les conditions de travail des PsyEN se sont sensiblement dégradées. Le Sgen-CFDT alerte régulièrement le ministère et les rectorats sur cette situation. Voici les revendications PsyEN pour le Sgen-CFDT.
revendications psyen
Conditions de travail des PsyEN
Surcharge de travail
Les PsyEN, EDCO (Éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle) et EDA (Éducation, développement et apprentissages), font encore et toujours le même constat en termes de conditions de travail.
En effet, le temps de travail consacré aux enfants à besoins particuliers et en situation de handicap augmente considérablement. Cela réduit le temps à consacrer pour assurer les autres missions telles que le suivi et l’accompagnement des élèves en souffrance et en difficultés (apprentissages, comportement, intégration sociale). Pour les EDCO, cela diminue également leur mission de conseiller·e technique auprès des équipes en lien avec les procédures d’orientation et d’affectation. L’accompagnement des élèves et des familles dans leur choix d’orientation est aussi impacté.
Pénurie de ressources humaines revendications Psyen
Mais si la charge de travail augmente, les effectifs des PsyEN n’augmentent pas, bien au contraire. Sur l’ensemble des académies, les Psychologues du 1er et du 2nd degré sont en sous effectifs. Des postes restent vacants par manque de candidat·e·s, ou des arrêts maladies. Un mal-être généralisé, un épuisement professionnel et une perte de sens du travail de psychologue se développent.
Rappelons qu’en France, la moyenne est d’un PsyEN EDA pour 1500 enfants alors qu’en Europe ce chiffre est de 800. Dans le second degré, la baisse des recrutements depuis 2017 est très inquiétante : 195 EDCO admis en 2017 ; seulement 104 en 2022.
Pour les EDA et les EDCO, le nombre de places proposées au concours est insuffisant et ne permet même pas de pallier les départs en retraite : 330 PsyEN admis·es en 2017 à 230 admis·es seulement en 2022.
Pire encore, en 2022, 106 candidat·e·s ont été admis·es pour 130 postes au concours externe EDA.
Au 3ème concours EDA, aucun·e admis·e alors que 5 postes étaient offerts. Se pose donc le problème de l’attractivité du métier de PsyEN.
Une politique volontariste de recrutement de PsyEN est urgente. Pallier les départs à la retraite et diminuer significativement la taille des secteurs d’intervention des psychologues est une nécessité absolue.
Besoins en formation revendications psyen
En référence à l’arrêté du 26 avril 2017 portant sur le référentiel de connaissances et de compétences des PsyEN, il est urgent de développer et soutenir des offres de formation à l’attention des psychologues de l’Éducation nationale.
Conditions matérielles
Les psychologues EDA et EDCO rencontrent souvent des conditions matérielles de travail dégradées. Ainsi, certain·e·s collègues n’ont ni téléphone, ni ordinateur professionnel, ni même bureau.
Dans le 1er degré, il n’y a pas d’harmonisation des moyens et il existe des disparités importantes de budget et d’équipement selon les communes de rattachement.
Régime indemnitaire et perspectives de carrière
Si les indemnités de fonction des EDCO ont augmenté au 01/01/2022, elles sont encore inférieures à celles des EDA. Cela ne se justifie pas puisqu’ils·elles font partie du même corps.
Les perspectives de carrière des psychologues sont désormais extrêmement restreintes avec une difficulté à évoluer au sein de l’Institution. En effet, ce sont majoritairement des enseignant·e·s qui occupent les postes à profil en lien avec le climat scolaire, le harcèlement, les troubles des apprentissages ou le handicap.
Les critères d’accès à la classe exceptionnelle au titre du vivier 1 doivent absolument être élargis afin d’y promouvoir des psychologues. Concernant la possibilité de promotion par le vivier 2, celle-ci est bien souvent nulle étant donné que le corps de PsyEN est un « petit » corps.
Par exemple, les fonctions de tuteur·trice de stagiaires ne sont possibles pour les PsyEN que lorsqu’ils·elles exercent dans une académie accueillant un centre de formation (sauf exception dans quelques académies limitrophes). Cela restreint d’autant les possibilités d’être promouvable.
Par ailleurs, depuis la création du corps de psyEN en 2017, le passage d’une spécialité à l’autre (passerelles) est toujours impossible pour les agents titulaires, alors que c’est possible pour les contractuel·le·s.
Le Sgen-CFDT souhaite également relayer la problématique de la gestion de carrière. La différence d’évolution entre les psychologues détaché·e·s dans le corps des PsyEN et ceux ayant intégré le corps est flagrante. Selon les académies, d’importantes différences d’avancement entre détaché·e·s et intégré·s sont observées. Cela génère un profond sentiment d’injustice. Ainsi, les collègues détaché·e·s qui bénéficient à ce titre de la double carrière se voient souvent promu·e·s dans le tableau d’avancement des professeur·e·s des écoles et non dans celui des PsyEN.
Structuration du corps des PsyEN
L’absence de représentant·e·s des psychologues (notamment EDA) dans les différents échelons de l’organigramme institutionnel (départemental, rectoral, national) induit un manque de visibilité de la profession de PsyEN. Les questions de formation continue, de gestion des situations de crise, de besoins en matériel, de transmissions d’informations officielles nécessiteraient d’avoir un·e interlocuteur·trice faisant l’interface entre les PsyEN et l’administration.
Revendications PsyEN – Ce que porte le Sgen-CFDT
- Davantage de postes au concours de recrutement des PsyEN pour les deux spécialités. Des recrutements de contractuel·e·s sur les postes vacants.
- L’amélioration des conditions matérielles de travail.
- Des formations continues pour les PsyEN EDA et EDCO.
- La création de passerelles entre les deux spécialités du corps, avec des modules de formation continue.
- De réelles possibilités de promotion en classe exceptionnelle, en élargissant les critères liés au vivier 1.
- La possibilité pour tous les PsyEN titulaires d’exercer la fonction de tuteur·trice de stagiaires.
- Un régime indemnitaire des EDCO aligné sur celui des EDA.
- La création d’une fonction de PsyEN conseiller·ère technique à tous les niveaux administratifs (départemental, rectoral, ministériel). Le Sgen-CFDT souhaite la réunion d’un groupe de travail afin d’aborder cette problématique.
- Le maintien des réseaux de CIO.