PROFESSEUR·E·S DE LP : LES ANNONCES DU MINISTRE PASSENT MAL !

Invité sur France Info, le ministre de l’Éducation nationale censé connaitre les spécificités des métiers de son ministère a fait des annonces qui passent mal !

 

ANNONCES DU MINISTRE DE L’ÉDUCATION SUR LA VOIE PRO : L’INQUIÉTUDE LÉGITIME DES PROFESSEUR·E·S DE LP

Invité au 8h30 de France Info le 5 mai dernier au sujet de la modification de la voie pro à la rentrée et de ses conséquences pour les élèves et les professeur·e·s de LP, Pap Ndiaye a affirmé que :

  • Les professeur·e·s de LP qui verraient leur filière fermer peuvent se « tourner vers le professorat des écoles ou également vers le collège ».
  • « Ils·elles pourront aussi animer des choses dans les lycées pro, animer des formations en demi-groupe. Ils·elles ont des savoirs qui restent utiles. »
  • « Nous visons d’abord l’intérêt des élèves… qu’ils·elles ne soient pas au chômage et qu’ils·elles aient des perspectives professionnelles ».

RETROUVEZ CES ANNONCES DANS CETTE VIDÉO : 11MN30S

RÉACTION SUR TWITTER DE CATHERINE NAVE-BEKHTI, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU SGEN-CFDT

Annoncer maintenant des fermetures de formations en LP à la rentrée 2023, et affirmer que les professeur·e·s concerné·e·s peuvent enseigner à l’école, au collège, assurer les enseignements dédoublés en LP, ce n’est ni sérieux, ni respectueux des personnels.

Passer de l’enseignement dans le 2nd degré à l’enseignement dans le 1er degré ne s’improvise pas en mai pour septembre pour qui ne l’envisageait pas avant. Changer d’affectation à l’Éducation nationale ne s’improvise pas non plus.

Il y a des procédures, des calendriers, tout le travail des services administratifs dans les rectorats pour qu’un·e enseignant·e passe d’un établissement à un autre, d’un degré d’enseignement à un autre.

Dans la réforme des LP présentée par le président et les ministres, les enseignements dédoublés ne sont pas financés par des postes, mais par le « pacte » spécial LP…. et ce matin on apprend que les collègues dont les formations ferment pourraient assurer ces enseignements ?!

Il serait grand temps d’apporter des garanties sérieuses et réalistes aux collègues en LP qui vont subir les fermetures en l’apprenant si tardivement. C’est de fait une réorganisation de service, et une fois de plus l’accompagnement risque de ne pas être à la hauteur.

Bref, on place les enseignant·e·s en insécurité : s’adapter à un changement annoncé en mai pour septembre, sans garantie sur l’éloignement géographique, sans temps identifié pour une éventuelle reconversion, bref sans filet de sécurité.

Les militant·e·s du Sgen-CFDT qui ont participé aux concertations ont alerté tôt et systématiquement le ministère sur les enjeux RH majeurs d’une évolution de la carte des formations, mais le sujet n’a pas été traité sur le fond et opérationnellement.

La révision de la carte des formations en LP est rapide, d’ampleur, et va se poursuivre, il serait peut-être temps d’avoir un dialogue social structuré sur ce sujet. Et si on avait enfin un réel accompagnement des réorganisations et de la considération pour les enseignant·e·s ?

J’ajoute que pour les enseignant·e·s en LP privé, comme la Fep-CFDT l’a rappelé à de nombreuses reprises, le risque pour les enseignant·e·s concerné·e·s, c’est tout simplement le licenciement. Où est l’étude d’impact ?

 

DEVANT CES MENACES RÉELLES POUR LES PROFESSEUR·E·S DE LP, L’INTERSYNDICALE VOIE PRO APPELLE :

  • les collègues à se réunir dans les établissements pour échanger sur ce projet de réforme et envisager ensemble les moyens pour empêcher ce projet.
  • les personnels à se mobiliser par la grève et dans les manifestions le 6 juin en rendant visible notre opposition à ce projet de réforme.

COMMUNIQUÉ DE L’INTERSYNDICALE VOIE PRO