Le schéma directeur de la formation continue des personnels fixe enfin un cadre pour tous les personnels. Pour autant l'effort budgétaire n'est pas encore à la hauteur des enjeux.
Un schéma directeur spécifique à l’éducation nationale
Ce schéma directeur fixe les grandes lignes de la formation initiale et continue de tous les personnels.
Il répond à un besoin évident de cohérence et de complémentarité de la formation des professionnels de l’Éducation nationale.
Le Sgen-CFDT est intervenu notamment pour que cette formation réponde aux besoins exprimés par les personnels et intègre le continuum éducatif de la maternelle à l’université.
Formation continue : des besoins évidents
Le besoin de formation continue est une évidence pour tout professionnel. L’enseignant·e, le personnel administratif ou d’accompagnement, d’encadrement, a besoin d’être accompagné pour adapter ses pratiques aux besoins des élèves et du service. L’enquête Talis 2018 révèle par exemple que les enseignant·es français sont parmi ceux qui expriment le plus leur manque de formation pédagogique.
Une formation initiale articulée à la formation continue
Tout personnel est en droit de recevoir une formation de qualité, tant pour l’adaptation au poste que personnellement. Le Sgen-CFDT souligne l’importance de la formation continue certifiante ou diplômante prévue dans le schéma directeur.
La formation au plus près du terrain, répondant aux besoins identifiés des équipes est gage de réussite pour l’école que nous voulons.
Cibler 100% de personnels formés pour mettre en œuvre les réformes, adapter les pratiques professionnelles aux enjeux fondamentaux du XXIème siècle, garantir la qualité de vie au travail, l’accompagnement personnel sont des objectifs ambitieux qui nécessitent des moyens à la hauteur de ces enjeux.
Des opérateurs identifiés
Les opérateurs cités dans le schéma directeur, qu’il s’agisse des instituts ou du réseau Canopé s’adressent essentiellement au personnel enseignant et d’éducation.
Pour le Sgen-CFDT, il est indispensable de penser la formation des personnels au delà de la sphère Éducation nationale. La formation des personnels médico-sociaux, par exemple, doit être pensée en lien avec les ministères de la santé et le territoire.
Mais un budget encore insuffisant
On ne peut que constater que le budget, annoncé stable en 2020, n’est pour l’instant à la hauteur ni des enjeux, ni des ambitions. Le Sgen-CFDT jugera sur pièce la volonté affichée d’augmenter l’enveloppe pour 2021 et 2022, mais pour l’instant le compte n’y est pas.
C’est sous cet angle qu’il convient d’analyser l’article 50 de la loi « pour une École de la confiance ». Issu d’un amendement parlementaire, il pose le principe d’une obligation de formation continue pour chaque enseignant… sans que l’employeur Éducation nationale n’ait les moyens financiers d’assumer cette obligation.
Contrairement à ce qui a pu être dit, le décret sur l’allocation de formation continue pendant les vacances des élèves paru au J.O ce 8 septembre (rejeté deux fois par le CSE) n’est en rien un décret d’application de la loi « pour une École de la confiance ».
L’arrêté du 6 septembre 2019 lié à ce décret, crée une allocation de formation (120€ bruts par jour à hauteur de 5 jours) qui peut être versée aux professeurs bénéficiant d’actions de formation pendant les périodes de vacance des classes, rétroactivement à compter du 1er avril 2019. Il vise essentiellement le public des enseignants engagés dans la formation à la spécialité NSI (Numérique et Sciences Informatiques) qui préparent un DU dans ce cadre.
Ces textes posent un premier jalon important puisqu’ils reconnaissent que les enseignants travaillent pendant les vacances des élèves et que de fait une formation pendant cette période constitue un travail supplémentaire.
Pour autant le Sgen-CFDT ne peut se satisfaire de leur rédaction (périmètre des formations concernées, volontariat) et l’a fait savoir en votant contre le décret sur la formation continue pendant le temps de vacances des élèves en Comité technique ministériel – CTMEN.