Écouler ses briques de Pacte, ou assurer les cours ?

En cette rentrée, de nombreuses mesures restent dans le flou. Le ministère en laisse un certain nombre dans sa remise pour un temps incertain.

La mise en œuvre des fameux groupes de niveaux est chaotique, nulle, détournée, voire impossible…
Les fondations semblent friables faute de sens, et par manque d’enseignants notamment…

Par contre, les briques du PACTE pour les remplacements de courte durée (RCD) sont bien étalées sur les palettes. Le message est clair, et on fait de la promo ! Dans tous les établissements, collèges et lycées : Le PACTE sera la seule modalité de rémunération des heures de RCD. Venez vous servir !

Nombre d’enseignant.es se sont opposé.es à cette mesure. D’une part en dénonçant cette focale mise sur les remplacements de courte durée. Ceci, en cachant les réelles difficultés à recruter, à pourvoir les postes, et à prévenir, accompagner les arrêts longs. D’autre part, en dénonçant cette conception de notre métier, qui considère que le service d’un.e enseignant.e est fait uniquement de ses heures de cours hebdomadaires, et de « trous ». Temps « disponible » qu’il serait aisé de remplir, sans soucis de continuité, de charge de travail, de concertation avec les équipes.

Jusqu’alors, lorsque cela leur semblait possible, cohérent, pertinent dans la progression de la classe et l’organisation de l’équipe éducative, des professeur.es effectuaient quelques heures de remplacement. Celles-ci étaient rémunérées en HSE. Cette démarche, non imposée, sans obligation de quota d’heures, permettait, pour certain.es, une adaptation ponctuelle aux aléas d’absences imprévues.

Mais nombre de ces enseignant.es ne sont pas du tout prêt.es à s’engager dans un PACTE pour systématiser ces pratiques. Cela acterait, de fait, des remplacements non concertés, non anticipés, visant à boucher les trous.

Cette mesure de Remplacement de Courte Durée (RCD) existe, et il ne s’agit pas d’empêcher les collègues de s’en saisir s’ils le souhaitent. Les rémunérations n’évoluant guère, les briques de PACTE sont aujourd’hui un des seuls leviers pour augmenter son salaire. Mais le gouvernement, en empêchant la rémunération ponctuelle via les HSE pour ces remplacements, et en détricotant à chaque mesure le travail collectif engagé par les agents, affiche davantage une logique de communication et d’écoulement des stocks qu’une réelle volonté de stabiliser les fondations. De fait, ce gouvernement n’accorde plus aux équipes les moyens d’assurer l’ensemble des cours et le suivi de tout.es leurs élèves.