En ces temps de confinement et de reprise prochaine, voici quelques mots sur la situation des psychologues de l'Éducation nationale, psy-EN EDA et psy-EN EDCO, sur leur relative invisibilité et sur leur place.
Période de confinement :
– Les EDCO sont majoritairement mobilisés par les DCIO pour continuer à assurer leurs missions. Les DCIO ont encouragé les psy ECDO à rester en lien avec les équipes de leurs établissements et avec les familles, notamment par rapport aux décisions d’orientation post-collège et post-seconde, à la fin des voeux sur parcoursup, aux précommissions SEGPA…
En revanche, ils ne semblent pas impliqués dans les cellules d’écoute de toutes les académies.
– Chez les EDA, des initiatives locales sont menées par les collègues psy, certains IEN, des associations de psy EN, pour écouter et accompagner les enseignants et familles qui sont aux prises avec des angoisses de la souffrance. Mais ce n’est pas une généralité sur l’ensemble du territoire et nombreux sont les EDA qui ont peu (ou aucun) de lien avec les équipes enseignantes et les familles.
En outre, nombre d’EDA n’ont eu quasiment aucun contact avec leur hiérarchie depuis le début du confinement, ni aucun messages des directeur.trices.
Nous regrettons le peu de participation des psy EN, notamment EDA, aux cellules d’écoute mises en place par le Rectorat. Or, il s’agit-là d’un moyen pour les familles aux prises avec des difficultés psychologiques, des angoisses, de contacter une personne-ressource.
Et le problème est bien là : invisibilité.
Reprise et place des psy EN:
Après 2 mois de confinement et donc d’angoisses massives et de stress pour de nombreux enfants et jeunes, pour les enseignants , l’école aura probablement à contribuer à la « résilience sociale », notamment à l’école élémentaire. Il faudra donc prendre le temps de l’écoute. Les cours ne pourront pas reprendre comme si rien ne s’était passé.
Aussi, lors de la reprise, les psy EN pourraient-ils prendre la place qui est la leur (ou qui devrait être la leur) dans l’accompagnement et l’écoute des enseignants, des jeunes, des familles; et ceci en conformité avec leurs missions.
Il serait donc impératif que les psy EN EDCO et EDA soient intégrés au processus de reprise.
– Pour les EDCO, il y aura une mobilisation initiée par les DCIO, certains CSAIO. Si les procédures d’orientation et d’affectation seront une priorité dans le second degré , il sera tout aussi prioritaire de prendre en compte la souffrance psychique de jeunes fragilisés par le confinement.
– Qu’en sera-t-il pour les EDA? Il y aura bien sûr des initiatives individuelles, des collègues prendront contact avec des directeur.trices, des IEN…
Sécurité sanitaire :
Cette question se pose pour les psy EN. Ils accueillent du public dans leurs bureaux pour des entretiens, font passer des des tests psychométriques avec manipulation de matériel. En primaire les enfants utilisent des crayons de couleur, de la pâte à modeler…
Il serait souhaitable qu’il y ait un cadrage et des directives claires nationales et académiques. Il faudrait que les psy EN EDA et EDCO soient mentionnés dans le plan de reprise préparé par le MEN et les plans de reprise déclinés en académie, qu’ils fassent partie des groupes de travail académiques et départementaux chargés de réfléchir et de faire des propositions sur « les aspects psychologiques et humains » liés à la reprise et enfin que les EDA soient partie prenante de la réflexion menée en circonscription.
Dans cette optique, le G10 (regroupement de dix organisations syndicales et professionnelles dont le Sgen-CFDT est membre) a envoyé un courrier au Ministère de l’Education Nationale :
La présence d’un psy EN conseiller technique à tous les niveaux (ministère, académies, départements) permettrait une meilleure représentation de notre corps au sein des différentes instances. Le Sgen-CFDT travaille sur cette question.