Déclaration préalable au Comité Technique Académique

Les propos liminaires du Sgen-CFDT Paris en introduction à cette instance, qui s'est réunie le 15 mars 2018.

déclaration liminaire

Le Sgen-CFDT regrette tout d’abord que l’ensemble des personnels et des élèves ne voient pas à la rentrée prochaine, leurs conditions de travail s’améliorer. En effet, le gouvernement joue sur le principe des vases communicants pour dégager de la marge de manœuvre. La baisse du nombre de postes dans les collèges et les lycées, pour les enseignants comme pour les personnels administratifs, nous interroge sur l’évolution des missions dévolues aux agents. Ainsi le Sgen-CFDT, comme d’autres organisations syndicales, est de plus en plus saisi par des personnels fragilisés, surchargés de travail, qui se sentent incompris et dont les relations avec les collègues se dégradent.

Le Sgen-CFDT alerte donc le CTA et à travers lui le gouvernement sur les risques sanitaires engendrés à long terme par la diminution progressive mais de plus en plus ressentie de la qualité de vie au travail des agents de l’Education Nationale. D’autre part, le Sgen-CFDT, soucieux des conditions de travail des personnels et des conditions de mise en œuvre de l’école inclusive, a déposé une alerte sociale.

Les effectifs importants d’élèves et le manque de personnels ne permettent pas d’accueillir et d’accompagner efficacement tous les élèves dont les élèves à besoins particuliers.

Pour le Sgen-CFDT, l’école inclusive est une chance pour tous. Le gouvernement doit en garantir les moyens de mise en œuvre. Tous les personnels sont concernés, de la maternelle à l’université. Cela demande bien entendu quelques changements dans l’organisation scolaire.

Les équipes pédagogiques doivent s’étoffer et être pluri professionnelles : enseignants, enseignants spécialisés, psychologues, médecins, personnels infirmiers, éducateurs, parents d’élèves, et d’autres encore. Elles doivent pouvoir répondre à tous les besoins éducatifs particuliers de tous les enfants, sans exception.

La formation initiale et continue de tous les personnels doit s’étoffer et inclure notamment le handicap et le travail d’équipe.

Le temps de travail collectif entre les différents professionnels doit lui aussi être reconnu et valorisé.

Oui à des évolutions du service public, mais pas sans conditions

Si nous demandons à ce que les moyens dévolus à l’action publique permettent d’assurer un service public de qualité dans de bonnes conditions pour les agents, nous ne sommes pas pour autant fermés à des évolutions du service public.

Mais les évolutions voulues doivent s’accompagner des moyens pour les mettre en œuvre et se faire dans un dialogue avec les représentants des personnels. Elles ne doivent pas non plus être prétexte à récupérer des moyens quand des besoins ne sont pas satisfaits par ailleurs.

Pour assurer un service public de qualité, il faut aussi pouvoir travailler dans la sérénité, ce que permet un bon dialogue social. De ce point de vue, le chemin est encore long ! La précipitation dans les annonces et dans la mise en place de mesures n’est vraiment pas de nature à apaiser les esprits des collègues : après les mesures de juin pour détricoter la réforme du collège alors que toutes les opérations de gestion des postes avaient été déjà enclenchées, après la création du deuxième professeur principal en lycée et le remplacement d’APB en Parcoursup en cours d’année, voilà les collègues confrontés à toutes les rumeurs et toutes les frayeurs face à la réforme du bac.

En ce qui concerne la réforme du bac, le Sgen-CFDT attend de cette réforme plus de justice sociale pour les lycéens, sans mise à l’écart des lycées professionnels, plus de souplesse et d’adaptation aux besoins de chaque élève mais aussi plus d’écoute de ceux qui doivent les guider, à savoir leurs enseignants.

Il y a, bien sûr, la question des horaires qui affectent les postes et suscitent l’inquiétude de certaines disciplines, qu’elles deviennent matière majeure ou mineure (et qui aurait envie d’ailleurs d’être taxée de matière mineure ?). La mobilisation commence d’ailleurs à s’organiser au sein des établissements devant la crainte de suppressions de postes. Et on peut légitimement se poser la questions des collègues qui obtiendront leur mutation cette année en lycée au risque de perdre leur poste l’année suivante….

Pour le Sgen-CFDT, la diminution du volume horaire global des enseignements suivis par les élèves n’est acceptable que si elle est au service du renforcement de l’accompagnement de chaque élève.

Autrement dit, la diminution de l’horaire élève doit permettre une transformation de l’horaire professeur. Les professeurs doivent avoir du temps dans leur service, notamment pour assurer l’accompagnement des élèves, le travail en groupe ou la préparation des élèves au nouveau baccalauréat. Les enseignants qui choisiraient ces fonctions doivent les voir intégrées dans le bloc 1 de leur service tel que défini dans le décret 2014-940 du 20 août 2014. Ce n’est qu’à cette condition que le bac pourra vraiment devenir un passeport vers le supérieur pour 80% d’une classe d’âge.