Déclaration liminaire du Sgen-CFDT Paris au CTA du 22/11/2022

Le Sgen-CFDT Paris était présent au dernier CTA qui s'est tenu le mardi 22 novembre.

Monsieur le Recteur, Monsieur le Directeur d’Académie, Madame la Secrétaire Générale, cher·e·s collègues,

 

Avant d’aborder les points à l’ordre du jour, nous commencerons ce CTA par rappeler nos inquiétudes sur la future réforme de la voie professionnelle. Nous nous sommes mobilisé·e·s pour affirmer notre opposition à une augmentation de 50% de la durée des périodes de formation en milieu professionnel et la déstabilisation de l’enseignement professionnel qui en résulterait.

Nous nous sommes mobilisé·e·s suite à des annonces présidentielles faites sans prendre le temps du diagnostic partagé sur la réforme précédente, ni le temps de la construction d’éventuelles perspectives de réforme. Vendredi 21 octobre, à l’occasion du lancement des groupes de travail, les propos de la ministre déléguée ont montré des évolutions dans la manière d’aborder la question de la voie professionnelle. La mobilisation des personnels, les interventions du Sgen-CFDT ont amené des inflexions : réaffirmation de la tutelle de l’Education nationale sur les lycées professionnels aujourd’hui et à l’avenir, recul sur l’idée qu’il faudrait augmenter les PFMP de 50%. Pour le Sgen-CFDT, cela permet d’entrer en discussion avec un peu plus de sérénité. Notre syndicat s’engagera donc dans les groupes de travail pour défendre les intérêts des personnels qui exercent dans la voie professionnelle. Nous y agirons aussi pour que la voie professionnelle continue d’articuler enseignements généraux, enseignements professionnels et alternance pour former des citoyen·ne·s émancipé·e·s et des professionnel·le·s qualifié·e·s.

Sur la fermeture/transfert de 7 lycées dont 4 lycées professionnels, deux annexes de lycées professionnels à la rentrée 2022 et la fermeture des lycées Rabelais et Monod à la rentrée 2024, nous réaffirmons notre opposition. Nous regrettons que ces décisions aient été prises sans concertation avec les organisations syndicales et les équipes concernées. Malgré les propos de la Direction académique tenus au CTA spécial de mercredi dernier, nous restons très inquiet·ète·s sur le devenir des personnels et des élèves. Nous craignons que ces transferts, avec les économies d’échelle qu’ils induiront aboutissent à des suppressions de postes pour les personnels de direction, les CPE, les personnels administratifs et les contractuel·le·s. La mixité des publics scolaires, à laquelle notre organisation est attachée, ne peut pas faire son lit de la souffrance des personnels.

Ces fermetures touchent deux lycées du 18ème arrondissement. Comment accepter que les élèves de ce quartier n’aient plus de lycée général ? Rappelons que les responsables académiques nous avaient garanti la réouverture et le maintien du lycée Rabelais sur son site d’origine. Cela aurait été un signe positif pour illustrer la volonté de mixité sociale mise en avant par le Rectorat.

Enfin, nous rappelons l’attente forte de tous les personnels enseignants et non enseignants sur la revalorisation des rémunérations qui demeure en deçà de la moyenne de l’OCDE et qui s’avère encore plus nécessaire au regard de l’inflation.  Le Sgen-CFDT demande depuis de nombreuses années cette reconnaissance financière, qui permettrait à nos métiers de redevenir attractifs. Bien sûr, nous estimons que les efforts devront porter en priorité sur les débuts de carrière, mais il ne faudra pour autant pas oublier de revoir les grilles salariales pour l’ensemble des échelons.

Nous rappelons que pour le Sgen-CFDT Paris, les personnels n’attendent pas de missions supplémentaires qu’il·elle·s ont déjà. Il serait au contraire urgent de quantifier sérieusement le travail des agents. Nous sommes donc opposé·e·s à une part variable sur les rémunérations qui contribuerait à détériorer l’ambiance de travail entre les agents qui n’ont pas attendu de « carotte » pour se rendre disponibles pour leurs élèves ou pour mener des projets.

 

Concernant maintenant les points de notre ordre du jour, nous commencerons par remercier nos collègues du Rectorat pour le travail préparatoire et la qualité des documents fournis.

Pour la rentrée 2022, à l’exception des lycées professionnels qui profitent d’une hausse de 6.4% de leurs effectifs, le bilan de rentrée fait ressortir la poursuite de la perte d’élèves dans le premier et le second degrés, à la fois dans les établissements publics et privés sous contrat. Ces baisses doivent nous interroger sur l’opportunité d’ouvrir le recrutement aux élèves des académies de Versailles et Créteil. Le Sgen-CFDT Paris y est favorable lorsque c’est opportun.

Concernant le bilan des opérations de mobilité et de promotion dans le second degré, beaucoup de postes sont restés vacants à l’issue du mouvement intra avec des chiffres inquiétants, notamment chez les PLP avec 189 postes non pourvus. Certaines disciplines comme la technologie ou l’économie gestion en collèges et lycées technologiques sont aussi très déficitaires. Enfin, que penser des 71 postes de PSYEN restés vacants à l’issue du mouvement ? Le recours aux contractuel·le·s compense tant bien que mal ces manques, avec comme nous le savons, des problèmes de formation et d’accompagnement des collègues non titulaires. Pour les contractuel·le·s, nouvellement recruté·e·s, le Sgen-CFDT Paris demande qu’un système de tutorat avec contractualisation et rémunération soit mis en place. Concernant les Titulaires sur Zones de remplacement, leur nombre reste trop élevé et leurs conditions d’exercices devront faire l’objet d’une attention particulière pour éviter des situations familiales et/ou pédagogiques délicates.

S’agissant maintenant du premier degré, nous ne pouvons que regretter la baisse du taux de satisfaction des sortant·e·s dans le cadre du mouvement interdépartemental qui passe de 8.18% en 2021 à 5.73% en 2022. Au regard des ces chiffres, il est presque impossible de quitter l’académie de Paris. Comment ne pas mettre ces chiffres en perspective avec l’augmentation des demandes de disponibilité et de certaines démissions ?

En ce qui concerne le mouvement intra, le Sgen-CFDT Paris note les efforts du Rectorat pour accompagner et informer les collègues mais regrette que la cellule ‘infomobilité’ ne soit pas davantage adaptée aux horaires de travail des agents et qu’elle ne soit pas en mesure de répondre aux questionnements liés à des situations moins habituelles. Le Sgen-CFDT Paris déplore aussi les changements d’affectation particulièrement nombreux, pendant l’été et à la rentrée, rendant complexe la préparation des outils pédagogiques. Enfin, nous resterons attentif·ve·s aux modalités d’attribution des postes à profil, qui doivent échoir aux candidat·e·s les plus qualifié·e·s.

Nous poursuivrons en invoquant la revalorisation indemnitaire des personnels ITRF, des médecins, des infirmier·ère·s et des ASS. Nous rappelons que même si ces revalorisations vont dans le bon sens, nous préférerions qu’elles portent sur l’indiciaire et non sur de l’indemnitaire qui ne sera pas pris en compte pour le calcul des futures pensions.

Pour les ITRF, nous apprécions que les montants soient plus élevés pour les agents de catégories C et B par rapport aux agents des catégories A. Pour autant, l’écart entre les montants indemnitaires annuels des technicien·ne·s et des assistant·e·s ingénieur·e·s est encore trop important par rapport à ce que perçoivent les ingénieur·e·s d’études et les ingénieur·e·s recherches.

Enfin, pour les personnels infirmiers et les personnels de la filière sociale, avec une revalorisation de 58,33 euros par mois pour les premiers et 20,83 ou 29,16 euros par mois pour les seconds en fonction de leur groupe, le compte n’y est pas. Avec, selon les derniers chiffres de l’INSEE, une inflation de 6,2% sur un an à fin octobre, ce réexamen triennal s’avère insuffisant pour maintenir le pouvoir d’achat des agents.

Pour terminer, nous réitérons notre demande qu’une enquête concernant tou·te·s les collègues des services académiques, y compris les cadres, soit programmée et administrée sur la qualité de vie au travail, les conditions et l’organisation du travail. Il est indispensable qu’un état des lieux soit posé qui débouche sur de réelles perspectives d’amélioration pour les collègues.

Le Sgen-CFDT Paris vous remercie pour votre écoute et l’intérêt que vous ne manquerez pas de porter à ses revendications.