DECLARATION LIMINAIRE AU CSA DU MARDI 10 JANVIER

Le Sgen-CFDT Paris était présent au dernier CSA qui s'est tenu le mardi 10 janvier 2023.

Monsieur le Recteur, Monsieur le Directeur d’Académie, Madame la Secrétaire Générale, cher·e·s collègues,

En ce début 2023, le Sgen-CFDT Paris vous présente ses vœux les meilleurs pour la nouvelle année et souhaite une bonne santé à chaque personnel du Rectorat de l’académie.

Nous commencerons par formuler plusieurs remarques sur la préparation de la rentrée 2023 dans notre académie. Tout d’abord, nous redoutons qu’avec la décision de supprimer 182 emplois dans le second degré et 155 dans le premier degré, les conditions de travail et d’apprentissage se dégradent fortement.
Même s’il est établi qu’il y aura une diminution de 2273 élèves dans le second degré, le Sgen-CFDT Paris estime que les moyens envisagés pour la rentrée 2023 ne sont pas à la hauteur des ambitions éducatives de l’Etat pour ses élèves.

La baisse du nombre d’élèves aurait dû constituer une occasion d’améliorer de manière sensible les conditions d’enseignement et d’apprentissage des élèves à moyens constants.
En supprimant 337 postes dans notre académie, le Ministère semble aussi faire le choix d’une gestion des agent·e·s dans l’urgence, au coup par coup et non dans la
continuité, la sérénité et l’anticipation.

Sur notre académie, les difficultés de remplacement des enseignant·e·s absent·e·s ne seront vraisemblablement pas résolues, avec pour conséquence à nouveau de nombreuses classes sans professeur·e sur de longues périodes.
Il en est de même pour les problèmes de recrutement liés au manque d’attractivité de nos métiers. Le nombre d’inscrit⋅e·s au concours serait d’après le DGRH « en légère hausse » par rapport à l’année dernière, année catastrophique!
Les conditions d’enseignement promises par les suppressions de postes et la revalorisation très minime ne sont pas de nature à améliorer l’attractivité du métier.
En supprimant ces emplois alors que les besoins sont criants, le Ministère semble faire le pari que la baisse du nombre d’élèves à venir épongera les besoins en nombre d’enseignant⋅e·s. Cela va surtout avoir pour conséquence immédiate et inévitable de maintenir nos collègues contractuel⋅le·s. dans une précarité accrue et inacceptable.
Pour le Sgen-CFDT, ce n’est pas à coup de mesurettes ou de politique à courte vue que notre système éducatif pourra évoluer vers une École de la réussite pour toutes et tous, ni que le métier d’enseignant·e sera plus attractif.

Si nous regardons maintenant le volume d’heures supplémentaires, il reste encore trop élevé. Avec 21966 HSA prévues (- 113 heures sup par rapport cette année), le recours massif aux heures supplémentaires pose plusieurs problèmes.  Il va tout d’abord à l’encontre de la mise en œuvre de l’école inclusive, pourtant priorité nationale, une mise en œuvre qui demande du temps pour la coopération avec les partenaires internes et externes. La surutilisation d’heures supplémentaires épuise aussi les enseignant·e·s alors qu’ils·elles sont confronté·e·s à la mise en place de réformes majeures.
Enfin, comment attribuer autant d’heures supplémentaires, alors qu’on demande déjà aux enseignant·e·s de compenser les difficultés de remplacement, ce qui accroît la charge de travail et la charge mentale des personnels. Charge de travail quand ils·elles sont sollicité·e·s pour assurer les heures de cours des professeur·e·s non remplacé·e·s en heures supplémentaires au risque de
l’épuisement. Charge mentale aussi quand les professeur·e·s anticipent qu’ils et elles ne seront pas remplacé·e·s même pour des absences longues et prévisibles. Cette situation est difficilement tenable.

Concernant la voie professionnelle, les fermetures prévues cette année ont entamé la confiance des personnels déjà très affectés par les annonces concernant la future réforme.
Outre les conséquences sur les conditions de travail des collègues qui perdent leur poste, ces décisions prises sans aucune concertation ne pourront qu’altérer la motivation des collègues dans les efforts qui sont les leurs pour soutenir et accompagner des élèves fragiles scolairement vers l’insertion professionnelle ou la poursuite d’études.
Pour le Sgen-CFDT, les élèves n’ont pas besoin de semaines supplémentaires de formations en entreprises. Comme leurs camarades de lycées généraux, il serait bien plus opportun de pouvoir leur proposer des choix d’options en classe de seconde et d’envisager d’instaurer l’enseignement de la philosophie. Même si le lycée professionnel se doit avant tout de former des futur·e·s professionnel·le·s qualifié·e·s, maîtrisant suffisamment de compétences pour s’adapter aux évolutions des métiers et progresser au sein de leur future organisation, il doit aussi préparer de futur·e·s citoyen·ne·s, capables d’analyser leur environnement socio-économique et d’exercer leur esprit critique.

D’une façon plus générale, ces suppressions de postes dans le second degré, si elles sont réparties sur un trop grand nombre d’établissements, engendreront une augmentation des services partagés pour les professeur·e·s. Nous souhaiterions connaître assez tôt la stratégie prévue par le Rectorat pour permettre le meilleur fonctionnement possible des collèges et lycées parisiens dès la rentrée de septembre.
Dans le premier degré, la suppression de 155 ETP est inquiétante au regard des besoins des écoles. En effet, pour le Sgen-CFDT Paris, alors que les moyens de remplacements sont déjà
insuffisants, la suppression de postes ne va faire qu’accentuer ce manque et ce sont toutes les équipes qui vont devoir encore une fois assumer l’accueil au fond de leur classe des élèves des enseignant·e·s non remplacé·e·s, une situation pour le moins intolérable. Enfin pour le Sgen-CFDT Paris, si le maintien des classes dédoublées, et leur renforcement en éducation prioritaire permet d’améliorer le climat scolaire au sein desdites classes, il a, à côté de cela, un effet délétère. En effet, de nombreux témoignages montrent que ce dispositif engendre des effectifs de classes de cycle 3 souvent pléthoriques. Dès lors, ce sont les conditions d’enseignement et d’apprentissage des élèves qui se dégradent, la différenciation étant rendue difficile. Des moyens d’enseignement supplémentaires sont donc indispensables.

Concernant maintenant le point 2 de notre du jour, le Sgen-CFDT Paris se réjouit de l’ouverture de l’allemand LV2 au lycée Voltaire. Cette ouverture contribuera à revaloriser l’allemand qui reste en perte de vitesse sur notre académie. En revanche, nous regrettons que deux sections bilangues ferment dans les 18ème et 20ème arrondissements pour une seule création, dans le 16ème. Enfin, au regard du très faible nombre d’élèves, en chute constante ces dernières années, nous prenons acte de la fermeture inévitable de la DNL Allemand au lycée Camille See.
Concernant la carte de l’évolution des sections sportives, nous regrettons qu’aucune création ne soit prévue en lycée.

Pour terminer sur une note positive, nous tenions à signaler notre satisfaction de la mise en place de la nouvelle adresse mail fonctionnelle « dialogue social ». À la suite de remontées de situations problématiques pour des collègues, les réponses ont pour l’instant été rapides et satisfaisantes.

Le Sgen-CFDT Paris vous remercie pour votre écoute et pour l’intérêt porté à ses interrogations et revendications.