CTA : refus unanime de siéger

Pour alerter sur le contenu des réformes envisagées et la façon dont les représentants des personnels sont consultés, l'ensemble des organisations ont refusé de siéger au CTA du 20 mars. Le Sgen-CFDT a lu la déclaration suivante pour expliquer sa position.

La déclaration ministérielle de décembre sur les moyens de rentrée, annonçant 42 postes de moins sur notre académie, n’a pas longtemps masquée la transformation de ces postes supprimés en heures supplémentaires.

Nous en arrivons ainsi aujourd’hui à un solde négatif de plus d’une centaine de postes dans les collèges et lycées parisiens. Sans oublier qu’à cela s’ajoutent les suppressions de postes administratifs et techniques. L’intensification du travail qui va donc en résulter est une mauvaise nouvelle tant pour les personnels que pour les élèves.

Entendre parler d’une “loi confiance” et voir en même temps des dotations horaires très largement à la baisse est totalement incompréhensible.

En supprimant des emplois alors que le ministère engage d’importantes réformes met en tension tous les agents et fragilise la réalisation des objectifs de ses propres réformes.

Le Sgen-CFDT tient à rappeler son opposition à la 2ème heure supplémentaire imposée et regrette l’augmentation générale de leurs volumes dans les dotations globales (pouvant atteindre près de 25% de la masse totale dans certains établissements parisiens), et bloquant ainsi l’augmentation des heures poste dont nous aurions besoin. Nous savons que les conditions de travail sont déjà suffisamment difficiles, sans devoir en rajouter. Il serait plus profitable pour les personnels et les élèves de diminuer la charge de travail des enseignants, trop concentrée et facteur de mal être. D’ailleurs, dans les lycées, la colère et les tensions montent, tant les difficultés et les menaces sont grandes. Et cela ne se limite pas simplement à 2 enseignants qui tractent devant le lycée, comme cela a pu être dit dans un grand quotidien, mais ce sont bien une trentaine d’établissements parisiens mobilisés dans des actions de contestation. Le Sgen-CFDT exige toujours un report de la mise en oeuvre de la réforme pour se donner le temps d’en traiter les incohérences, mais aussi un abondement des moyens mis à disposition des établissements.

En parallèle, la loi sur l’école de la confiance, nous inquiéte sur bien des points. Avec entre autres, un premier article inutile et contestable, l’obligation de l’instruction dès 3 ans très discutable, et la création des établissements locaux de savoirs fondamentaux, imaginée dans la précipitation et encore une fois sans concertation. Cette formule “Ecole de la Confiance” est de fait contredite par la réalité d’un pilotage toujours plus injonctif de l’Education Nationale.

Un dialogue social sincère exigerait que les personnels ne se sentent pas méprisés.

Mépris du métier d’enseignant, la mesure d’obligation de 2 heures supplémentaires laissant entendre que les collègues ne travaillent pas assez.
Mépris des personnels et des élèves dans la mise en oeuvre d’une réforme des lycées bâclée et qui ne prend pas le temps du dialogue avec les professionnels chargés de la mettre en oeuvre.
Mépris des engagements alors que le rapport Mathiot proposait une réforme à moyens constants.
Mépris des instances consultatives avec le projet de suppression de la quasi totalité des compétences des commissions paritaires.

Pour vous alerter sur cette situation que nous estimons alarmante, notre organisation a donc fait le choix de ne pas siéger au Comité Technique de ce jour.