La CFDT réclamait depuis 2 ans la création d'un groupe de suivi de la réforme de la voie professionnelle. La mise en œuvre d'une nouvelle instance proposée par le ministère ne répond pas à nos attentes.
Le 30 septembre, le Haut Commissaire installe le comité national de l’enseignement et de la formation professionnels. Au regard de sa composition et de ses objectifs, la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques exprime son mécontentement.
Un comité national de l’enseignement et de la formation professionnels : avec qui ?
Ce comité est composé :
- Du Medef,
- de l’UIMM,
- des chambres des métiers, des chambres artisanales,
- de représentants des régions,
- du Conseiller Social du ministère de l’Éducation nationale,
- d’une Rectrice représentante de la conférence des recteurs,
- des représentants des organisations syndicales.
Pour cette première réunion, seules deux organisations syndicales étaient présentes pour le public dont la CFDT.
La CFDT ne partage pas l’objectif du ministère
Problème ! Les objectifs fixés par le Haut Commissaire s’éloignent fortement de ceux visés par la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques.
Le Haut Commissaire veut une grande réflexion collective pour changer l’image de la formation professionnelle.
La CFDT demandait un groupe de suivi de la reforme et particulièrement du « Y ». Ceci, afin d’avoir des leviers pour repenser cette réforme dont la mise en œuvre a été chaotique.
Le ministère ne veut pas une réflexion et un retour d’expérience de cette reforme. De fait, ce comité s’est transformé en comité national de l’apprentissage !
Un comité national de l’enseignement et de la formation professionnels, ou de l’apprentissage ?
Les organisations patronales présentes, bien décidées à ne pas reconnaitre le travail réalisé dans les LP ont essentiellement vanté les mérites de l’apprentissage. Elles n’ont pas cessé de pointer les supposées faiblesses de l’enseignement professionnel public.
Lors de ce comité national de l’enseignement et de la formation professionnels, nous avons eu le droit aux « marronniers » :
- Associer davantage les familles
- Mieux orienter les élèves
- Écouter davantage les organisations patronales lors de l’élaboration de la carte des formations
- Avoir le courage de fermer les formations « inutiles »
- Entendre les besoins des entreprises dont les métiers sont porteurs
- Permettre le déploiement des professeurs associés venant de l’entreprise.
Nous avons donc eu la confirmation que les intentions du patronat visent à mieux contrôler la voie professionnelle. Pour celui-ci, il est nécessaire de gagner la bataille culturelle de l’apprentissage dans les LP ! Il faut mener une politique adéquationniste entre offres d’emplois et formations ouvertes.
La CFDT a fait entendre ses revendications
La CFDT a redemandé à avoir un groupe de suivi de la réforme de la voie pro. Nous avons rappelé que la mise en œuvre chaotique du parcours en « Y ». Cela a découragé l’ensemble des agents et même ceux qui n’y étaient pas hostiles au départ. Nous avons demandé au ministère s’il comptait rester sourd à nos alertes et se contenter de simples ajustements.
Pour la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, une reforme de fond de la voie pro s’impose car le statu quo n’est pas possible.
Une urgence : la réflexion sur le parcours de l’élève en déployant toutes les stratégies pédagogiques innovantes et les moyens dédiés est incontournable pour les BAC Pro comme pour les CAP. Mais, rien ne se fera sans les personnels et sans améliorer leurs conditions de travail.
À l’issue de comité national de l’enseignement et de la formation professionnels, nous avons adressé un courrier officiel à monsieur le Haut Commissaire pour lui exprimer notre mécontentement tant sur le fond que sur la forme de ce premier RDV raté !