Déclaration liminaire du SGEN-PARIS : changements prévus pour la voie professionnelle ; conditions de rentrée : gestion des ressources humaines ; carte scolaire
Monsieur le Recteur, Monsieur le Directeur d’Académie, Madame la Secrétaire
Générale, cher·e·s collègues,
Le Sgen-CFDT Paris souhaite profiter de ce CTA de rentrée pour faire part de ses
inquiétudes et rappeler ses revendications.
Actualité oblige, nous commencerons par évoquer nos inquiétudes concernant les
annonces sur la voie professionnelle. Gratification des stagiaires, apprentissage, carte
des formations, liens avec les entreprises, augmentation de 50% des PFMP,
instauration d’une demi-journée de découverte professionnelle pour les élèves de 5ème
: les changements annoncés sont conséquents et ne seront acceptables qu’après une
réelle concertation et à condition que les personnels de la voie professionnelle y
soient associés et conservent leur statut et leurs conditions de travail.
Annoncer des mesures sans précision sur leur mise en œuvre crée un climat délétère
et anxiogène. Pour le Sgen-CFDT Paris, l’augmentation de 50% du temps de stage
n’est acceptable qu’en contrepartie d’une hausse du temps de formation. Les heures
dédiées à l’enseignement professionnel et à l’enseignement général sont précieuses
pour permettre aux élèves de s’émanciper, et de devenir des acteurs·trices
conscient·e·s de leur futur parcours professionnel. Pour le Sgen-CFDT Paris, les
objectifs de l’entreprise ne sont pas ceux de l’école. Les élèves de la voie
professionnelle doivent bénéficier du même nombre de cours théoriques
qu’actuellement pour donner la possibilité à celles et ceux qui le souhaitent de réussir
une poursuite d’études et une évolution professionnelle.
Nous serons également vigilant·e·s sur la refondation de la carte des formations.
Nous sommes favorables à la proposition de nouvelles filières qui soient motivantes
pour les élèves et porteuses d’emplois. Toutes réflexions et concertations qui
porteraient sur des métiers en lien avec le numérique, le développement durable, la
transition énergétique, l’aide à la personne, les médias, nous semblent des pistes
indispensables à suivre à moyen terme.
Concernant le développement de l’apprentissage, de nombreuses questions se
posent. Dans quelles conditions ? Quid de la prise en compte de ces apprenant·e·s
dans les effectifs des LP ? Quelle rémunération pérenne pour les collègues ? Pour le
Sgen CFDT, l’identité des lycées professionnels, les particularités des publics, les
missions pédagogiques propres aux LP ne sont pas directement solubles dans les
recettes de l’apprentissage. La formation sous statut scolaire et la formation en
apprentissage sont deux modalités de formation distinctes. Sans opposer l’une à
l’autre, le Sgen-CFDT ne veut en aucun cas la remise en cause des fondements de la
formation initiale sous statut scolaire.
Concernant maintenant les conditions de rentrée sur notre académie, de nombreux
retours de chef·fes d’établissement ou de collègues nous font part de postes encore
vacants dans les établissements ou au Rectorat. Ces remontées confirment que la
pénurie de personnel est bien réelle dans tous les métiers de l’éducation et que
l’attractivité de nos métiers ne passera que par de réelles avancées salariales sur
l’ensemble de la carrière. Même si l’augmentation du point d’indice est un signal
positif, elle demeure bien insuffisante au regard de l’inflation annuelle cumulée qui
s’élève à 5.8% sur les 12 derniers mois. Evidemment, le décrochage est encore plus
significatif si on tient compte de l’inflation cumulée depuis la précédente revalorisation
du point d’indice. Le Sgen-CFDT continue de demander une loi de programmation
pluri-annuelle pour revaloriser tous les agents et demande qu’un calendrier de
revalorisation du point d’indice soit fixé. Les rémunérations de certaines catégories de
personnels comme les agents de catégorie C, les AED et les AESH sont indignes au
regard du coût de la vie dans notre académie.
L’attractivité dépendra aussi de l’amélioration de la qualité de vie au travail. A ce
sujet, le Sgen-CFDT Paris dénonce les conditions d’affectations des stagiaires, des
TZR, des brigades, des contractuel·le·s. Des personnels ont été affectés tardivement
ou ont eu des modifications d’affectation de dernière minute créant des situations
complexes pour les enseignant·e·s et les chefs·fe·s d’établissement. A cette rentrée, il
est aussi beaucoup question des contractuel·le·s formé·e·s sur quatre jours. Nous
souhaitons rappeler que les années précédentes les contractuel·le·s étaient
recruté·e·s sans aucune formation avant leur prise de fonction et que cela n’avait pas
ému les médias. Même si la durée proposée est discutable, nous devons néanmoins
souligner que c’est un plus. Pour le Sgen-CFDT Paris, les contractuel·le·s sont une
richesse, surtout en lycée professionnel car ils·elles apportent un dynamisme et leur
expérience professionnelle. Nous profitons de ce CTA pour vous demander où en est
le projet de revalorisation des grilles de rémunération de ces collègues
contractuel·le·s.
La qualité de vie au travail dépend aussi de la gestion des ressources humaines. Une
fois encore, le Sgen-CFDT Paris dénonce le manque de réponses de l’académie de
Paris aux sollicitations des agents. Trop nombreux·ses sont les collègues qui
n’obtiennent aucune réponse sur des questions essentielles comme leur affectation,
des erreurs de traitement, leurs situations médicales etc… Ce constat révèle un
manque de personnel dans les services du Rectorat. Les agents sont débordés et sont
confrontés à des objectifs inatteignables qui détériorent leurs conditions de travail.
Notre administration est clairement sous-administrée et les solutions informatiques ne
remplaceront pas le manque de personnel.
Pour ces raisons, le Sgen-CFDT Paris réitère sa demande qu’une enquête concernant
tou·te·s les collègues des services académiques, y compris les cadres, soit
programmée et administrée sur la qualité de vie au travail, les conditions et
l’organisation du travail. Il est urgent qu’un état des lieux soit posé qui débouche sur
de réelles perspectives d’amélioration.
Parmi nos revendications, nous souhaiterions qu’un premier bilan de la réforme
d’Affelnet soit établi et transmis aux OS. Nous rappelons que le Sgen-CFDT Paris a
soutenu cette réforme qui participe à la défense d’un système fondé sur une mixité
scolaire et sociale et permet de viser l’équité. C’est aussi pour la même raison que le
Sgen-CFDT continue de réclamer la suppression dans Parcoursup des renseignements
sur l’établissement d’origine des candidat·es.
Nous appelons aussi à la refonte de l’éducation prioritaire sur Paris qui permettrait de
mieux prendre en compte la réalité sociale et économique. A ce propos, le Sgen-CFDT
Paris soutient les collègues du collège Seligmann dans leur demande de classement en REP.
Pour nous, cette demande est légitime à la fois au regard du profil des élèves et de l’historique du collège.
Toujours dans nos préoccupations de rentrée, nous nous devons d’évoquer la réforme
du baccalauréat général imposée aux personnels à marche forcée et pour laquelle les
collègues estiment qu’ils·elles ont été malmené·e·s et mal accompagné·e·s. Pour le
Sgen-CFDT Paris, cette réforme s’enlise entre difficultés, confusions et énième
modification. Pour le Sgen-CFDT, deux priorités se font jour : repenser et donner du
sens aux épreuves de spécialités et transformer le dernier trimestre de l’année de
terminale pour permettre un véritable temps de préparation au Grand Oral et au post
bac, qui sont étroitement liés.
Sur le point 4 de notre ordre du jour, la carte scolaire de cette année à Paris s’est
faite à moyens constants. Cette situation est notamment due à la baisse
démographique dans les écoles publiques parisiennes. Bien que le ministère ait
réaffirmé qu’il maintenait sa priorité au 1er degré pour la carte scolaire 2022,
l’académie de Paris n’a obtenu aucune dotation supplémentaire, ce que regrette le
Sgen-CFDT Paris.
Dans le 1er degré, la conséquence directe a donc été des ouvertures et des ferme–
tures de classes basées sur le principe des vases communicants.
Nous nous interrogeons sur la priorité de l’ouverture de 9 postes de CPC contre 0
poste de RASED.
Autant nous aprouvons la mise en place du laboratoire autisme dans le 9ème
arrondissement, autant nous ne pouvons que déplorer l’annulation de l’ouverture du
poste de psychologue scolaire dans la circonscription 19 B.
Sans revenir sur leur formation, les 200 contractuel·le·s recruté·e·s mettront-ils·elles
fin au manque de remplaçant·e·s subi par l’ensemble des équipes durant l’année
scolaire écoulée ? La formation continue de nos collègues pourra-t-elle enfin reprendre ?
La qualité de l’enseignement sera-t-elle maintenue ?
Autant de questions qui interpellent le Sgen-CFDT Paris, qui restera vigilant aux
conséquences des moyens déployés pour cette carte scolaire, sur les conditions de
travail de nos collègues et la réussite scolaire de nos élèves.
Enfin, nous terminerons en rappelant nos inquiétudes sur les conditions de travail des
personnels administratifs et des Conseiller·e·s en Formation Continue des GRETA qui
sont confronté·e·s à une charge de travail toujours plus lourde. Nous avons de
nombreux retours sur l’épuisement des agents, encore trop peu nombreux·ses, pour
assumer correctement leurs missions. Nous continuons de regretter que certain·e·s
soient seul·e·s sur site et espérons que leurs préoccupations seront prises en compte
à l’issue de l’audit actuel.
Le Sgen-CFDT Paris vous remercie pour votre écoute et l’intérêt que vous ne
manquerez pas de porter à ses revendications.