CDEN de rentrée : déclaration du Sgen-CFDT Paris

Ce Conseil Départemental de l'Education Nationale se réunissait le 17 octobre. Retrouvez les propos introductif de notre syndicat à cette instance.

En ce premier CDEN de l’année scolaire 2019-2020, le Sgen-CFDT Paris réaffirme — ainsi qu’il l’a fait l’an passé — son attachement à la loi de Refondation de l’école du 8 juillet 2013 ainsi qu’à la réforme des rythmes scolaires.

Le SGEN-CFDT soutient donc encore très fortement les expérimentations des secteurs multi-collèges menées dans l’académie de Paris, l’académie la plus ségréguée de France. Ces expérimentations sont autant de tentatives de répondre à l’article 1 du code de l’éducation modifié par la loi de Refondation de l’école : « Le service public d’éducation veille […] à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d’enseignement. Pour garantir la réussite de tous, l’école se construit avec la participation des parents, quelle que soit leur origine sociale. » A ce titre, nous  regrettons que les quatre derniers projets d’expérimentation concernant le 10ème, le 12ème, le 13ème  et le 20ème  arrondissements n’aient pas pu voir le jour. L’enjeu de ces expérimentations est fort : il s’agit de réduire les inégalités territoriales et sociales et de démocratiser l’école en vue de la réussite de chacun et de chacune.

Tel est également l’enjeu de l’éducation inclusive qui est devenue une priorité nationale. Le service national de l’éducation inclusive mis en place à la rentrée 2019 en témoigne. Selon les conventions européennes et internationales, l’éducation inclusive ne concerne pas seulement la scolarisation des élèves en situation de handicap. Sa vocation est de faire émerger les capacités de chaque enfant et de les développer. Elle repose sur la notion d’accessibilité, définie par le sociologue Serge Ebersold comme « l’aptitude des systèmes éducatifs à être réceptifs aux différences et à prévenir les discriminations » (Serge Ebersold, Education inclusive: privilège ou droit ? PUG, 2017, p.197). C’est à l’aune de cette notion d’accessibilité que devraient être engagés des changements structurels profonds pour amener l’école à se concevoir comme un cadre d’accueil et d’enseignement adapté à la diversité des élèves. Un réel partenariat avec le secteur médico-social est à construire, une culture de la collaboration est à promouvoir, des espaces où les équipes éducatives pourraient réfléchir à la question de l’exclusion et de la ségrégation sont à créer. Nous continuons à demander des formations in situ dans les écoles et dans les établissements du second degré, des formations qui puissent articuler la compétence 4 « Prendre en compte la diversité des élèves » à la compétence 6 «  Agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques ». (Référentiel de compétences des métiers du professorat et de l’éducation, juillet 2013). Les actions en faveur de la mixité sociale corrélées à une formation à une éducation inclusive collaborative pourraient alors porter réellement leurs fruits.

Nous continuons également, comme la FCPE 75, à demander en école maternelle et élémentaire la maintien de la semaine de 9 demi-journées au-delà des élections municipales de mars 2020 à Paris ainsi que la poursuite des efforts pour améliorer l’articulation des temps scolaire et périscolaire et l’offre éducative dans sa globalité.

Le temps pédagogique n’est pas le temps électoral et dans l’intérêt de l’ensemble de la communauté éducative, il s’agirait d’en prendre la mesure.