Rendez vous de carrière : comprendre et contester les incohérences
Pourquoi mon appréciation finale ne correspond pas aux avis des évaluateurs ?
Comment contester l'appréciation finale ?
RENDEZ VOUS DE CARRIERE ET APPRECIATIONS
Depuis le 18 septembre, les collègues qui ont bénéficié d’un rendez-vous de carrière l’année dernière peuvent consulter sur Iprof leur appréciation finale du recteur. Les avis sur chacun des 11 items qui constituent une grille de compte-rendu du rendez-vous. ainsi qu’une appréciation littérale de l’inspecteur et du chef d’établissement avaient été transmises avant les vacances d’été et des remarques avaient pu être faites par les collègues.
Ce qui est nouveau donc, c’est cette appréciation finale. Et en effet, celle-ci sera déterminante.
- Pour les collègues qui sont au 6ème ou au 8ème échelon, cette appréciation permettra, ou non, de faire partie des 30% qui gagneront un an pour passer à l’échelon supérieur.
- Pour les collègues au 9ème échelon, cette appréciation est celle qui sera prise en compte, en général plusieurs années après, dans le passage à la hors-classe.
Actuellement, de nombreux collègues nous contactent car ils ne comprennent pas la cohérence entre les avis portés sur les items et l’appréciation finale. Et ils ont raison ! Typiquement, un collègue n’a que des avis “excellent” et des avis “très satisfaisant”, mais a une appréciation finale “satisfaisant”. Certains n’ont même que des avis “excellent” et une appréciation finale “très satisfaisant” !
DES INCOMPREHENSIONS DANS L’APPRECIATION FINALE
Les appréciations finales (celles du recteur) sont “contingentées” avec des pourcentages qui, s’ils ne sont pas absolus, sont tout de même à respecter dans les grandes masses. Pour la hors-classe, c’est 10% de “excellent” et 45% de “très satisfaisant”, le reste en “satisfaisant” voire, dans quelques cas “à consolider”. Cependant, les avis portés sur chacun des 11 items portent le même intitulé (excellent, très satisfaisant, satisfaisant et à consolider) mais ne sont pas eux contingenté. Il y a donc une multitude d’avis “excellent” mais peu d’appréciations du même nom à attribuer (10% rappelons-le). On a ainsi certains collègues qui ont 11 avis “excellent” mais une appréciation finale “très satisfaisant”. Dans ce cas, les collègues sont départagés par les appréciations littérales.
On a en fait les mêmes termes qui sont utilisés avec des sens différents, tout cela dans la même évaluation.
Excellent n’a pas le même sens dans l’évaluation des items que dans l’évaluation finale.
PEUT ON CONTESTER LES AVIS ET L’APRECIATION FINALE ?
- Pour les avis, c’est non, car il est trop tard. Il fallait le faire dans les 3 semaines qui suivaient leur transmission, donc avant les vacances d’été.
- Pour l’appréciation finale, c’est possible, mais il faut y mettre les formes.
LE CALENDRIER DES CONTESTATIONS
- Vous avez 30 jours après la notification de l’appréciation, donc jusqu’au 18 octobre pour une appréciation reçue le 18 septembre, pour envoyer une lettre de contestation lettre de contestation au Dasen (1er degré) ou au Rectorat (2nd degré), par voie hiérarchique (via l’IEN pour le 1er degré, via le secrétariat de l’établissement dans le 2nd degré). Ci-dessous des modèles de contestation à accompagner d’arguments et de pièces justificatives :
- Le rectorat ou le Dasen a 30 jours pour vous répondre, donc jusqu’au 18 novembre.
Si la réponse ne vous agrée pas, ce qui risque d’être le cas, il faut faire une seconde contestation.
- dans les 30 jours (jusqu’au 18 décembre) devant la commission paritaire, CAPA.
Celle-ci se réunira dans les 30 jours (jusqu’au 18 janvier) et le recteur prendra ensuite sa décision finale.
N’oubliez pas de nous transmettre votre dossier de contestation via sgen plus à la fois pour être suivi.e par nos élu.es évidemment, mais aussi pour que nous puissions pointer les dysfonctionnements et revendiquer des améliorations.
QUE REVENDIQUER ?
C’est la première année de fonctionnement et il reste très important d’identifier rapidement tous les problèmes afin de les remonter lors des commissions paritaires et de revendiquer :
- une plateforme qui fonctionne avec la prise en compte des modifications demandées par les évaluateurs
- un dialogue avec les évaluateurs plus poussé
- une transparence sur les critères exacts retenus pour l’appréciation finale …
DOIT ON REJETTER POUR AUTANT LE PPCR ?
Si le nouveau système n’est pas parfait, et s’il a besoin encore de “réglages” pour être satisfaisant, pour le moins, il est cependant un net progrès par rapport à la situation précédente, ne l’oublions pas. Le système ancien était fondé sur des notes, sur un passage à plusieurs rythmes de presque tous les échelons (ancienneté, choix et grand choix) sur une grande inégalité dans l’accès à la hors-classe. Les études annuelles réalisées, montraient que la rapidité de progression de carrière dépendait bien plus de la discipline dans laquelle on enseignait et de l’établissement dans lequel on travaillait qu’autre chose.
Le nouveau système PPCR a fortement réduit les inégalités de passage d’échelons, car les rythmes sont pour l’essentiel identiques pour tous, et il a garanti le principe d’un passage pour tous à la hors-classe, avec un écart maximum de 5 ans entre les plus rapides et les derniers (et la plupart du temps 4 ans maxi). De plus, il va normalement entraîner une augmentation du nombre de promus à la hors-classe.
La classe exceptionnelle a été créée et permet la reconnaissance de l’engagement des collègues sur l’ensemble de leur carrière. C’est encore largement imparfait, car de nombreuses fonctions ne sont pas reconnues, mais c’est déjà un progrès pour beaucoup : à titre d’exemple, un certifié ou un CPE, un PLP, un PsyEN, un prof d’EPS en fin de classe exceptionnelle touchera autant qu’un agrégé en fin de hors-classe (voir ici le détail des grilles).