Élaboration des programmes : pour la transparence et la pluralité

Communiqué de presse fédéral du 27 septembre 2017.

Pour le Sgen-CFDT, l’éducation est un sujet trop sérieux pour qu’on le traite avec mépris voire avec violence. Il est inacceptable de remettre en cause d’un revers de la main le travail considérable qui a abouti en 2015 à l’écriture des programmes sans qu’aucune évaluation n’ait été faite. Il est inacceptable de laisser croire que celles et ceux qui ont élaboré les nouveaux programmes, que celles et ceux qui les mettent en œuvre n’ont pas pour objectif que les élèves sachent lire, écrire, compter et respecter autrui à la sortie de l’école. Ces objectifs sont la trame même des programmes. Mais le ministre semble oublier qu’ils visent aussi l’émancipation de chacun·e et la rupture avec les déterminismes sociaux. L’objectif de démocratisation n’est pas négociable, il nous oblige toutes et tous.

L’élaboration des programmes par une instance indépendante, transparente et dégagée de toutes les polémiques idéologiques, doit être maintenue. C’est l’honneur d’une démocratie, héritière du siècle des lumières, que de ne pas laisser l’écriture des programmes à la main d’un seul ministre et de ses amis.

Le Sgen-CFDT souhaite rappeler que c’est la loi qui a institué le conseil supérieur des programme (CSP). Le CSP a permis un travail de fond sur les programmes. Il a travaillé en toute transparence et en toute indépendance, avec des acteurs pluriels : député·e·s, sénateur·trice·s, membres du conseil économique social et environnemental (CESE), personnalités de la société civile, scientifiques, personnels de l’éducation nationale. Les propositions du CSP ont reçu en 2015 un avis très favorable au conseil supérieur de l’éducation (CSE) en particulier des représentant·e·s des personnels, des élèves et des parents d’élèves. Seuls 7 voix s’y étaient opposées alors qu’en 2008, 40 membres du CSE s’étaient exprimés contre le projet de programmes Darcos.

Pour le Sgen-CFDT, mener une politique éducative constructive suppose d’accepter de sortir de l’émotion pour entrer dans la raison. Peut-être alors, sera-t-il possible de ne plus être dans la posture stérile qui consiste à défaire en permanence ce qui a été fait.

Communiqué de presse n° 6 du 27 septembre 2017